Telegram impose TON Connect aux wallets crypto, déclenchant une vague de critiques

Telegram impose TON Connect comme protocole exclusif pour les wallets crypto, suscitant critiques et inquiétudes sur la centralisation de son écosystème blockchain.
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  1. Telegram impose TON Connect comme unique protocole de connexion pour les wallets tiers, excluant ainsi les autres blockchains de son écosystème Mini Apps.
  2. Dès le 21 février, les wallets non compatibles avec TON Connect seront suspendus, forçant les développeurs à adapter leurs services sous peine d’exclusion.
  3. Cette décision divise la communauté entre opportunistes et critiques, certains dénonçant une centralisation excessive qui pourrait fragiliser l’écosystème Telegram.

Un virage stratégique vers l’exclusivité TON

Telegram a franchi un cap décisif dans son intégration crypto en imposant TON Connect comme unique protocole de connexion pour les wallets tiers opérant sur sa plateforme. Ce changement radical, annoncé dans le cadre d’un partenariat exclusif avec The Open Network (TON) Foundation, limite désormais l’écosystème des Mini Apps aux seules applications compatibles avec la blockchain TON. Une décision qui suscite de vives inquiétudes sur la centralisation croissante de l’environnement Telegram et la mise à l’écart d’autres blockchains majeures.

Une migration forcée sous peine d’exclusion

Dès le 21 février, tous les wallets tiers intégrés à Telegram devront se conformer aux nouvelles exigences sous peine d’être suspendus. Cela implique pour les développeurs l’obligation de migrer leurs actifs existants, d’adapter leurs smart contracts et d’adopter exclusivement TON Connect comme protocole d’interaction. En revanche, Wallet in Telegram, le service natif de la messagerie basé sur TON, ne sera pas affecté par cette transition, confirmant la volonté de Telegram de centraliser les services crypto autour de TON.

Des réactions partagées entre opportunité et rejet

Certains acteurs de l’écosystème, tels que Bitget Wallet Lite, ont anticipé cette mutation en intégrant TON Connect dès janvier 2024. Pour Alvin Kan, COO de Bitget Wallet, cette transition vise à simplifier l’accès aux services blockchain et à renforcer l’interopérabilité au sein de l’écosystème Telegram. Toutefois, cette vision optimiste ne fait pas l’unanimité.

Plusieurs développeurs dénoncent une manœuvre monopolistique qui pourrait nuire à la diversité de l’écosystème crypto sur Telegram. Grindery Wallet, un service multichain, envisage même de quitter la plateforme, critiquant une décision prise sans concertation et avec un délai d’adaptation extrêmement court. Son cofondateur, Tim Delhaes, accuse Telegram de suivre les dérives des géants de la tech en imposant une centralisation forcée, trahissant ainsi l’esprit initial du projet.

Un avenir incertain pour l’écosystème Mini Apps

La restriction aux seuls tokens et NFT basés sur TON pourrait entraîner une hémorragie des développeurs et une fragmentation de la communauté. En limitant son écosystème, Telegram mise sur un développement intensif de TON, mais prend aussi le risque de se couper d’une partie des utilisateurs attachés à une approche multichain. La question de la scalabilité de TON face à une adoption massive reste également en suspens, certains doutant de sa capacité à absorber un afflux important d’activité réseau.

Une décision stratégique mais risquée

Si Telegram ambitionne d’accélérer l’adoption de TON en verrouillant son infrastructure, cette décision pourrait avoir l’effet inverse en affaiblissant la confiance des développeurs et des utilisateurs. À l’heure où la tendance est à l’ouverture et à l’interopérabilité entre blockchains, ce pari sur l’exclusivité TON pourrait bien redéfinir l’avenir de la messagerie dans l’univers crypto, pour le meilleur ou pour le pire.

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