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- Le stablecoin FDUSD a perdu brièvement jusqu’à 13% de sa valeur suite à une accusation publique de Justin Sun, affirmant que l’émetteur First Digital Trust était insolvable.
- Une plainte judiciaire accuse le CEO de FDT d’avoir détourné des centaines de millions de dollars vers des placements illiquides et non autorisés, mettant en péril la liquidité d’un autre stablecoin, TUSD.
- Des soupçons de blanchiment d’argent et de commissions occultes aggravent l’affaire, qui pourrait nuire à la réputation financière de Hong Kong selon Justin Sun.
Une affaire de malversations et d’investissements illiquides
Le stablecoin FDUSD, émis par la société hongkongaise First Digital Trust (FDT), a connu une chute soudaine de près de 13% aujourd’hui, perdant près de 200 millions de dollars de capitalisation en quelques heures avant de revenir à moins de 2 centimes de son peg. À l’origine de cette déstabilisation, une déclaration de Justin Sun, fondateur de Tron, accusant FDT d’insolvabilité et appelant les utilisateurs à retirer immédiatement leurs fonds.
Cette alerte intervient dans le sillage d’une procédure judiciaire intentée par Techteryx, société émettrice du stablecoin concurrent TrueUSD (TUSD), contre le CEO de FDT, Vincent Chok. Les documents déposés devant la justice révèlent que près d’un demi-milliard de dollars, censés garantir les réserves de TUSD, ont été détournés vers des placements illiquides à haut risque, mettant à mal la liquidité de l’actif.
Des fonds transférés hors de tout cadre autorisé
Les révélations judiciaires montrent que Techteryx avait confié à First Digital la gestion fiduciaire de ses réserves après le rachat de TrueUSD en 2020. Une part significative de ces fonds a été dirigée vers un fonds d’investissement enregistré aux îles Caïmans, l’Aria Commodity Finance Fund. Mais dans les faits, l’argent aurait été transféré à une entité distincte et non autorisée, Aria Commodities DMCC, basée à Dubaï.
Ces fonds ont ensuite été investis dans des projets mondiaux peu liquides : exploitation minière, énergies renouvelables, et autres activités à long terme, incompatibles avec la nature d’un stablecoin censé garantir une liquidité constante. Lorsque Techteryx a tenté de récupérer ses investissements entre 2022 et 2023, Aria CFF a cessé les remboursements. Justin Sun a alors dû intervenir pour fournir une ligne de crédit d’urgence et éviter une crise immédiate.
Soupçons de commissions occultes et blanchiment
L’affaire ne se limite pas à une mauvaise allocation de fonds. Techteryx accuse également Vincent Chok d’avoir dirigé plus de 15 millions de dollars de commissions dissimulées vers une entité appelée « Glass Door« , ainsi que d’avoir structuré des prêts non autorisés à Aria DMCC, déguisés en investissements légitimes. Des actes qualifiés de « détournement manifeste et de blanchiment d’argent » dans les documents judiciaires.
De son côté, Chok nie toute implication frauduleuse et affirme que FDT n’a fait qu’exécuter les instructions de Techteryx. Il attribue la non-libération des fonds aux inquiétudes d’Aria quant à la structure de propriété de Techteryx, invoquant des risques en matière de lutte contre le blanchiment. Aria, de son côté, affirme que les conditions d’investissement étaient claires et que son fonds n’était jamais destiné à servir de réserve à un stablecoin.
Une crise de confiance qui menace Hong Kong
Cette affaire relance les inquiétudes sur le sérieux du système de régulation à Hong Kong. Justin Sun appelle à une réponse rapide des autorités pour éviter une perte de confiance durable dans la place financière. « La réputation mondiale de Hong Kong est en jeu, et de tels scandales ne doivent plus se reproduire« , a-t-il martelé, annonçant une conférence de presse pour dévoiler de nouveaux éléments.
De son côté, la cofondatrice de Binance, Yi He, a tenu a calmer les tensions sur X, rappelant que seul le FDUSD était concerné par le procès. Pour rappel, Binance détient près de 1,7 milliard de jetons FDUSD.
Alors que les stablecoins sont censés offrir une alternative fiable et stable aux monnaies fiduciaires, cette nouvelle crise rappelle que l’opacité des mécanismes de réserve peut transformer ces actifs en instruments hautement risqués.
