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Dernière modification effectuée le 10.10.2023 17:22
L’anxiété est à actuellement son paroxysme sur les marchés financiers. Pour cause, la Silicon Valley Bank, banque phare de la Silicon Valley, se trouve en bien mauvaise posture. Empêtrée dans des problèmes de liquidités, la banque a dû prendre des décisions radicales. Ce sont donc plus de 21 milliards de dollars qui ont été liquidés en urgence par l’établissement, pour une perte de 1.8 milliard de dollars. Parmi ces actifs se trouvaient majoritairement des obligations et bons du trésor américain. Les questions qui se posent donc maintenant sont : comment et pourquoi ces évènements ont-ils eu lieu ? Et surtout : quelles seront la suite et les potentielles conséquences ?
Les prémices du naufrage
La Silicon Valley Bank (SVB) est l’une des principales banques de la Silicon Valley. Cette dernière se concentre sur les entreprises technologiques et est spécialisée dans le financement du capital-risque. Les problèmes ont commencé après que la filiale a annoncé qu’elle vendrait 2,25 milliards de dollars d’actions en plus de 21 milliards de dollars de dettes afin de maintenir sa position financière.
Cette opération de ventes d’actifs propres est connue sous le nom d’augmentation de capital. Les raisons de cette augmentation seraient liées au contexte macroéconomique difficile. En effet, la banque a été fortement touchée par le ralentissement généralisé de l’industrie des start-ups Tech.
Cette nouvelle n’a pas plu à de nombreux de gérants de grands fonds de capital-risque. Ces sociétés d’investissement ont donc conseillé aux gens de retirer leur argent de la SVB. S’en est donc suivi une sorte de bank run, puisque tous les clients ont massivement retiré leurs fonds de la banque californienne dans un très court laps de temps. Ce cocktail explosif a mené la Silicon Valley Bank a considéré l’option de se vendre elle-même. L’action de la banque quant à elle s’effondre, imprimant une chute record de 62 %.
L’histoire n’aura cependant pas duré longtemps. En effet, la banque vient d’être tout simplement fermée par le régulateur californien ! La 18e plus grosse banque américaine n’est donc plus. Il s’agit de la plus grosse faillite bancaire depuis la Grande Récession.
Effet domino sur les marchés ?
Cette chute de la SVG suscite tout naturellement beaucoup d’inquiétudes sur les marchés. En effet, de nombreux acteurs redoutent un effet de contagion puissant. Cette dernière a d’ailleurs déjà débuté, puisque Wall Street n’est pas resté indifférent à la nouvelle. En effet, J.P. Morgan, Bank of America, Wells Fargo et Citi, les quatre principales institutions américaines, ont vu leur capitalisation boursière diminuer collectivement de 52 milliards de dollars.
N’oublions pas que la Silicon Valley Bank est une plaque tournante importante de l’économie américaine. La quasi-moitié des start-up du pays ainsi que d’autres entreprises de la baie de San Francisco sont liées à cette dernière. Beaucoup redoutent donc un effet domino, causant l’effondrement d’autres grosses banques du pays. Le spectre de la crise des subprimes de 2008 plane donc, alors que la hausse probable des taux d’intérêt et la potentielle récession prochaine pourraient encore aggraver la situation.
Quid des cryptos ?
Les crypto monnaies sont très souvent assimilées au secteur technologique. Plusieurs entreprises et sociétés de capital-risque travaillant dans le secteur web3 sont fortement liées à la Silicon Valley. L’histoire nous l’a encore récemment prouvé avec la liquidation de la banque crypto Silvergate.
L’émetteur du stablecoin USDC, Circle, avait placé une part importante de ses réserves sous forme de cash directement chez ces banques en difficulté (Silvergate, Silicon Valley et Signature Bank). Le géant n’a effectué aucun commentaire pour le moment.
La suite de cette histoire est donc à suivre de près, et ne viendra pas arranger les choses pour le marché des crypto monnaies qui a déjà mauvaise mine depuis quelques jours.