- Un accord commercial imminent entre les États-Unis et l’UE plafonnant les droits de douane à 15 % fait bondir les marchés européens, évitant une hausse brutale à 30 % redoutée dès le 1er août.
- Les secteurs pharma et automobile profitent directement de cet apaisement : Bayer, Sanofi, Volkswagen ou Mercedes-Benz enregistrent des hausses significatives en Bourse.
- Le climat apaisé soutient également les obligations, avec un rendement du Bund allemand à 10 ans en hausse, tandis que les anticipations de baisse des taux par la BCE s’amenuisent.
Les Bourses européennes reprennent des couleurs. En ligne de mire : un accord imminent entre Washington et Bruxelles pour limiter à 15 % les droits de douane sur les importations. Une annonce qui calme les esprits… et dope les actions.
Un souffle d’air frais sur les places financières
Jeudi, le Stoxx Europe 600 a grimpé de 0,6 %, atteignant un sommet de six semaines. À Francfort, le Dax a bondi de 1 %, tandis que l’Ibex espagnol s’est envolé de 1,3 %. Derrière ce sursaut ? L’espoir d’un compromis douanier entre les deux blocs, qui éviterait une explosion des tarifs à 30 % dès le 1er août, menace brandie par Donald Trump depuis plusieurs semaines.
Le même scénario s’est joué entre les États-Unis et le Japon la veille, avec un accord similaire à 15 %, contre les 25 % initialement envisagés. Le message est clair : la tension commerciale retombe, du moins pour l’instant.
On reste dans un monde de hauts tarifs, mais c’est bien moins brutal que ce que les marchés craignaient.
Andrew Pease de Russell Investments
L’industrie pharma et auto en embuscade
Ce rebond profite d’abord aux secteurs les plus exposés à la guerre commerciale. L’indice européen des pharmas et des constructeurs automobiles s’est nettement redressé.
Novo Nordisk a gagné 1,3 %, Bayer 2,4 % et Sanofi 1 %. Côté auto, le sous-indice Stoxx 600 a encore progressé de 0,5 %, porté par les espoirs d’une baisse des droits sur les voitures européennes exportées aux États-Unis, actuellement taxées à hauteur de 27,5 %. Une perspective qui redonne de l’élan à Volkswagen (+1,3 %) et Mercedes-Benz (+0,5 %).
Ce ne serait qu’une hausse modeste par rapport aux 10 % déjà en vigueur depuis le “liberation day”, mais cela apporterait de la visibilité.
Jim Reid, responsable macro chez Deutsche Bank
Moins de doutes, plus de rendement
Le climat plus serein a aussi touché les obligations. Le rendement du Bund allemand à 10 ans a grimpé de 7 points de base, à 2,67 %, signal d’une confiance renouvelée dans la croissance à venir.
Même la Banque centrale européenne, attendue jeudi sur un statu quo monétaire, voit sa marge de manœuvre se réduire. Les marchés anticipent désormais moins de probabilité de baisse des taux en 2025, à en croire les niveaux sur les marchés de swaps.
La guerre commerciale en pause… pour combien de temps ?
La prudence reste de mise. Rien n’est encore signé entre l’UE et les États-Unis. Mais si l’accord se confirme, il pourrait fortement limiter l’impact économique de la guerre commerciale et redonner de la stabilité aux exportateurs européens.
Le dollar reste stable face à l’euro à 1,176 $, mais le sentiment général est plus optimiste.
Si l’accord est confirmé, il atténuera les risques baissiers pour l’économie européenne.
Lee Hardman de MUFG
Un répit bienvenu pour les marchés, en attendant le prochain épisode.
