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Dernière modification effectuée le 06.09.2023 23:58
Alors que MakerDAO a dévoilé fin août sa volonté de désindexer le DAI du dollar dans un futur relativement proche, c’est un autre protocole qui vient de lancer son propre stablecoin sur un modèle similaire au DAI. La blockchain Kujira, présente sur l’écosystème Cosmos, vient de lancer l’USK, son stablecoin collatéralisé avec l’ATOM.
Après l’adoption de deux propositions de gouvernances distinctes, 39 et 40, le layer 1 Kujira lance ce stablecoin en ayant l’ambition de le rendre flottant face au dollar. Concrètement, ce que les développeurs du projet désignent comme un soft-peg doit permettre à l’$USK d’avoir une volatilité autour de 1$ et quelques centimes en fonction de l’offre et de la demande.
Ce modèle avait déjà été utilisé avec succès sur Terra Classic avant l’effondrement de l’écosystème Luna. Les entrepreneurs de ce projet de stablecoin espèrent que le mécanisme utilisé pour émettre l’$USK incitera les utilisateurs à souhaiter le maintien du soft-peg.
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L’USK, un stablecoin entièrement collatéralisé à l’ATOM
L’obtention de l’$USK se fait de manière relativement simple puisqu’il suffit de contracter un prêt en déposant de l’ATOM en garantie. Néanmoins, un ratio de 60% entre le prêt et la valeur du collatéral doit être respecté. Ainsi, pour 100,000$ d’ATOM mis en gage dans le smart contract, il est seulement possible d’obtenir 60,000 $USK en retour.
Pour l’heure, cette procédure est la seule manière d’obtenir ce stablecoin, mais d’autres actifs pourraient rapidement être autorisés à servir de garantie à l’avenir. De manière assez classique, les $USK sont burn lorsque le prêt d’ATOM est remboursé et les $ATOM rendus à leur propriétaire.
En tant que stablecoin surcollatéralisé, l’ATOM devrait observer une chute vertigineuse de son cours pour entrainer une perte du ratio de 1 : 1 de l’$USK en valeur monétaire. D’ailleurs, si un prêt dépasse un ratio de collatéralisation de 60%, ce dernier est automatiquement liquidé en utilisant les dépôts d’USK de la communauté sur le protocole de DeFI spécifiquement conçu pour ce besoin : ORCA.
Ainsi, l’émission de ce stablecoin entraine la mise en place d’un système de pari en parallèle du remboursement des prêts. En effet, une partie de la communauté pourra déposer des $USK sur ORCA afin de parier sur la liquidation des prêts contractés pour récupérer les ATOM liquidés à un prix au rabais par rapport au marché traditionnel.
Un système favorisant le développement de l’arbitrage
La conception de ce stablecoin prévoit de le rendre flottant vis-à-vis du dollar. Dès lors, l’arbitrage pourrait devenir une part importante de la bonne santé de l’$USK. Pour rappel, l’arbitrage désigne simplement l’achat et la vente simultanés d’un même actif sur deux marchés distincts.
Concrètement, si le prix de l’USK est supérieur à 1$, un arbitre pourra en profiter pour dégager un profit lors du remboursement de son prêt. À l’inverse, si le prix de l’USK est inférieur à 1$, un arbitre pourra profiter de la situation en vendant l’USK obtenu contre un autre stablecoin.
De fait, des opportunités de rendements se profilent même en cas de volatilité du prix de l’USK. L’objectif des développeurs de ce stablecoin est de créer une situation dans laquelle un depeg est une incitation à obtenir de l’USK sans avoir peur d’une descente aux enfers.
Dans les premières semaines suivant le déploiement de ce stablecoin, les développeurs s’attendent à une grande volatilité du prix de l’actif, mais espèrent une stabilisation – toute relative – assez rapidement. Sans aucun doute, l’évolution de ce stablecoin sera particulièrement intéressante à observer.