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- Le hack de DMM Bitcoin a entraîné la perte de 320 millions de dollars, scellant le sort de l’échange japonais.
- Les actifs clients, incluant dépôts en yens et cryptomonnaies, seront transférés à SBI VC Trade.
- Le groupe Lazarus est suspecté d’être à l’origine du hack, après avoir fait de nombreuses victimes en 2024.
Le hack de DMM Bitcoin scelle le sort de l’échange
DMM Bitcoin, l’une des principales plateformes japonaises d’échange de cryptomonnaies, va fermer ses portes après l’incapacité de se relever d’un hack massif survenu en mai 2024. Ce hack, qualifié de « fuite non autorisée« , a permis le vol de plus de 4 500 bitcoins, évalués à 320 millions de dollars au moment des faits. La plateforme avait alors promis de garantir l’intégralité des fonds déposés par ses clients en mobilisant les ressources de ses sociétés affiliées, mais cette stratégie n’a pas suffi à maintenir l’entreprise à flot.
Transfert des actifs clients à SBI VC Trade
D’après un rapport du Nikkei Asia, DMM Bitcoin transfèrera les actifs des clients à SBI VC Trade, une plateforme opérée par le géant financier japonais SBI Group. Ce transfert inclura à la fois les dépôts en yens japonais et en cryptomonnaies, ainsi que les actifs crypto détenus par DMM Bitcoin. L’accord, conclu entre les deux sociétés, prévoit que cette migration sera effective d’ici mars 2025.
Dans un communiqué, SBI VC Trade a confirmé sa prise en charge des comptes et actifs des utilisateurs de DMM Bitcoin. Cette solution vise à garantir la continuité du service pour les clients, tout en permettant à DMM Bitcoin de se désengager progressivement de ses activités.
Tous les actifs détenus par les clients sur les comptes déjà ouverts auprès de DMM Bitcoin (yen japonais, cryptomonnaie) devraient être transférés à la société vers le mois de mars 2025
Une série noire de hacks dans le secteur
Le hack de DMM Bitcoin est l’un des plus importants enregistrés au Japon depuis le célèbre hack de Coincheck en 2018, qui avait coûté 530 millions de dollars à la plateforme. En juillet, l’analyste blockchain ZachXBT avait révélé que 35 millions de dollars des fonds volés avaient été blanchis sur Huione Guarantee, une place de marché en ligne réputée pour accueillir des arnaques crypto. Il avait également pointé du doigt le groupe Lazarus, un collectif de hackers nord-coréens, comme potentiel responsable, citant des similitudes dans les techniques de blanchiment utilisées.
L’année 2024 a été marquée par une recrudescence des piratages de plateformes centralisées. Outre DMM Bitcoin, d’autres grands échanges ont été ciblés : WazirX en Inde, avec une perte de 235 millions de dollars en juillet, BingX à Singapour pour 52 millions en septembre, et BtcTurk en Turquie, victime d’un vol de 55 millions en juin.
Une stratégie web3 avortée
Avant de capituler, DMM Bitcoin avait tenté de diversifier ses activités. En novembre, la société avait mis fin à son projet Seamoon Protocol, un portail web3 dédié aux jeux vidéo et à l’anime, lancé en partenariat avec sa maison-mère DMM.com. Par ailleurs, l’entreprise travaillait avec la plateforme Progmat pour développer un stablecoin censé renforcer son écosystème. Ces initiatives ont été abandonnées, la société invoquant un « changement rapide de l’environnement commercial » qui a compromis la viabilité de ses projets.