L’Europe saute le pas : la BCE mise (vraiment) sur la blockchain

La BCE adopte officiellement la blockchain avec deux projets, Pontes et Appia, pour moderniser les règlements en euros et se positionner face à la concurrence mondiale.
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  1. La BCE lance deux projets majeurs, Pontes et Appia, pour intégrer la blockchain (DLT) dans les infrastructures monétaires de la zone euro.
  2. Pontes, prévu pour 2026, servira de passerelle entre la blockchain et le système de règlement TARGET, permettant des règlements en euros directement via la DLT.
  3. Appia vise une transformation à long terme, avec des opérations transfrontalières et une adoption plus native des technologies DLT au niveau international.

La Banque centrale européenne vient de franchir une étape symbolique, et stratégique. En validant deux projets d’envergure autour de la blockchain, la BCE assume son ambition : intégrer pleinement les technologies DLT (Distributed Ledger Technology) au cœur de l’infrastructure monétaire de la zone euro. Un virage qui pourrait transformer le fonctionnement des marchés européens.

Un pont entre l’euro et la blockchain

Premier chantier : Pontes, un projet à court terme qui connectera les plateformes DLT aux services de règlement actuels du système TARGET. Autrement dit : permettre à des transactions réalisées sur blockchain d’être réglées directement en euros, via les canaux traditionnels de la BCE.

Le coup d’envoi de ce pilote est prévu pour le troisième trimestre 2026. Objectif ? Tester en conditions réelles cette passerelle entre l’ancien monde bancaire et les rails décentralisés. Si l’expérience fonctionne, c’est tout le traitement des paiements institutionnels qui pourrait être rationalisé, plus rapide, moins coûteux, et mieux sécurisé.

L’Eurosystème continuera activement à analyser les solutions basées sur les DLT et à collaborer avec les acteurs publics et privés.

Appia : la vision à long terme

Mais l’Europe ne veut pas se contenter de colmater. Avec Appia, la BCE anticipe une refonte plus globale de ses infrastructures financières. Ce deuxième programme visera à faciliter les opérations transfrontalières, explorer des solutions DLT natives et analyser leur intégration directe à l’échelle mondiale.

La logique est claire : accompagner l’évolution des marchés, sans céder sur les exigences de sécurité, de fiabilité et d’efficacité. La BCE ne veut pas seulement suivre l’innovation. Elle veut la cadrer.

Pourquoi c’est un tournant stratégique

Depuis 2024, la BCE a multiplié les tests sur la monnaie centrale de gros (wholesale CBDC), notamment pour observer comment elle pourrait circuler sur des réseaux décentralisés. Ces expérimentations, menées entre mai et novembre 2024, ont abouti à une conclusion nette : la DLT pourrait réduire les coûts, limiter les risques de crédit et accélérer le règlement des transactions.

Autrement dit : les promesses de la blockchain ne sont plus de simples hypothèses pour les banquiers centraux européens. Elles deviennent une feuille de route.

Une réponse à la pression mondiale

Les banques centrales du monde entier accélèrent sur le sujet. Hong Kong, Singapour, ou encore la Fed testent aussi des systèmes de règlement sur DLT. L’Europe ne peut pas se permettre de rester spectatrice.

Avec Pontes et Appia, la BCE se donne les moyens de ne pas rater le virage. Reste à voir si ces projets réussiront à s’imposer comme de vrais standards d’un euro blockchain-compatible.

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