Bitcoin : Un opérateur d’ATM inculpé pour activité illégale et fraude fiscale à NYC

La justice américaine révèle qu’un opérateur de 46 distributeurs automatiques (ATM) de bitcoins est accusé d’avoir fraudé des millions de dollars, en plus d’exercer une activité illégale.
new york bitcoin atm
Getting your Trinity Audio player ready...

Dernière modification effectuée le 07.09.2023 00:14

Le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, révèle au public les détails de l’acte d’accusation à l’encontre de Robert Taylor, un homme de nationalité américaine accusé d’avoir mis une place une opération illégale à l’aide de distributeurs automatiques ATM de bitcoins (BTC) à l’échelle de la ville.

Selon le procureur, l’accusé exploitait plus de 46 distributeurs automatiques de bitcoins éparpillés aux quatre coins de la ville de NewYork, principalement dans des laveries automatiques, mais aussi plus largement à Miami et dans le New Jersey.

Ces 46 kiosques lui ont permis de commettre une fraude fiscale de grande ampleur, des millions de dollars ayant été détournés. Mais l’acte d’accusation ne s’arrête pas là, d’autres chefs sont retenus, dont notamment le fait que son entreprise ait attiré des personnes impliquées dans des activités criminelles telles la vente de drogue ou encore le vol de cartes de crédit.

Pour résumer, l’acte d’accusation mentionne que Robert Taylor est accusé d’avoir « exploité une entreprise illégale de distributeurs automatiques de bitcoins qu’il a commercialisée auprès d’individus engagés dans des activités criminelles. »

Distributeur ATM bitcoin

Toujours selon le procureur du district de Manhattan Alvin Bragg :

« Robert Taylor se serait donné beaucoup de mal pour garder son activité de kiosque à bitcoins aussi secrète que possible afin d’attirer une clientèle prête à payer le prix fort pour l’anonymat. »

Procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg.

Les faits de l’affaire des distributeurs ATM à NYC

Les faits sont relatés dans l’acte d’accusation rendu public, et sont également commenté par le procureur. Il y est expliqué qu’entre 2017 et 2018, Robert Taylor a « converti plus de 5,6 millions de dollars de l’argent de ses clients en bitcoins tout en facturant des frais de 10 à 20 % » pour (soi-disant) garantir l’anonymat des utilisateurs.

Le dépôt de plus de 5,6 millions de dollars en espèces par les utilisateurs a généré plus de 590.000 dollars de frais. Sur cette somme, 160.000 dollars ont été déposés sur les comptes bancaires personnels de Robert Taylor alors que ce dernier n’avait déclaré que 3.000 dollars de revenus issus de cette activité lors de la campagne déclarative de 2017 (et 140.000 dollars de pertes sur ses revenus en 2018).

Robert Taylor ATM Bitcoin

De même, les 46 distributeurs automatiques de bitcoins (BTC) de Robert Taylor n’obligeaient pas à la vérification d’identité des utilisateurs (à l’inverse des autres machines). Présenté comme un moyen de garantir l’anonymat des utilisateurs par Robert Taylor, il en faisait l’atout principal de ses machines.

« Nous ne demandons jamais d’identification ou avons une caméra qui prend une photo de votre visage.

Robert Taylor, publicité sur ses réseaux sociaux.

Un atout qui semble avoir principalement séduit des criminels, mais aussi plus globalement tous ceux qui ne veulent pas transmettre des documents d’identité pour des raisons de vie privée.

Pour empirer son cas, Robert Taylor ne disposait pas non plus d’une licence de transmission d’argent ou d’une licence d’entreprise de monnaie virtuelle du Département des services financiers (DFS) de New York alors qu’il s’agit d’une obligation. Même chose quant aux obligations de l’entreprise envers le Trésor américain.

L’affaire a été prise au sérieux par les autorités qui ont décidé de perquisitionner le domicile de l’accusé. Au total, 250.000 dollars ont pu être récupérés (ce qui est peu vu l’étendue de la fraude), ainsi que 20 distributeurs automatiques de bitcoins disposant de 44.000 dollars.

Si les faits sont totalement différents, on voit que les distributeurs automatiques de bitcoins (BTC) peuvent être mis à l’arrêt sur décision des autorités judiciaires, souvent sur des allégations d’illégalité.

Articles qui pourraient vous intéresser