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Dans l’écosystème de la blockchain, l’implication de la communauté dans la gouvernance d’un projet est une part indispensable de sa réussite sur le long terme. La fondation Arbitrum en a eu un rappel cinglant avec les débats entourant la proposition AIP-1.05.
Pour rappel, une DAO (Decentralized Autonomous Organisation) est une organisation autonome décentralisée dont les règles de gouvernance sont automatisées et inscrites de façon immuable et transparente sur la blockchain. Dès lors, toutes les décisions d’une DAO font forcément l’objet d’un vote de la part des membres de cette dernière.
Récemment, Arbitrum, un layer 2 basé sur Ethereum, a fait l’objet de toutes les attentions en procédant au lancement de son jeton natif : ARB. Bien que la distribution du token ait suscité un engouement particulièrement élevée, la gouvernance autour du développement d’Arbitrum semble avoir plus de mal à se mettre en œuvre.
Pour preuve, la récente proposition d’amélioration Arbitrum AIP-1.05 a eu pour effet de déchainer les passions tout en s’accompagnant d’un rejet fort de signification de la part de la communauté Arbitrum.
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Qu’est-ce que la proposition Arbitrum 1.05 ?
Alors que la DAO Arbitrum existe seulement depuis quelques semaines, la fondation Arbitrum est au cœur d’une polémique après avoir transféré 750 millions de jetons ARB dans sa trésorerie sans l’accord des membres de la DAO. Selon la fondation, ce transfert avait pour objectif de donner à la fondation suffisamment de capital pour investir ensuite dans des projets développés sur Arbitrum.
Très vite, la polémique a enflé avec comme principal argument le manque de considération pour la décentralisation de la part de la fondation Arbitrum. Néanmoins, la fondation a rapidement réagi en indiquant que le transfert initial était une ratification et non une proposition.
En réponse, certains membres de la DAO ont fait une nouvelle proposition (AIP-1.05) portant sur le transfert de ces 750 millions de jetons ARB, d’une valeur d’environ 1 milliard de dollars, vers la trésorerie de la DAO.
Selon les auteurs de la proposition AIP-1.05, « il s’agit d’un geste symbolique pour démontrer que ce sont les détenteurs de la gouvernance qui contrôlent en dernier ressort la DAO, et non le fournisseur de services Arbitrum ou la fondation ».
La proposition 1.05 fortement rejetée lors du vote
La proposition a donc fait l’objet d’un vote et une forte participation de la communauté a pu être observée. Concrètement, la proposition a été rejetée par 118 millions de votes, soit 84% du total des votes reçus. Ainsi, seulement 14,5% des votants étaient favorables à la proposition tandis que 1,42% se sont abstenus.
Au cœur de cette polémique, l’enjeu de décentralisation est central. Bien qu’encore imparfaite dans l’industrie de la blockchain et des crypto monnaies, la décentralisation reste malgré tout l’un des principes fondateurs de l’industrie.
D’ailleurs, une baleine d’Arbitrum ayant voté contre cette proposition a expliqué « qu’il y a un équilibre que nous devons nous efforcer d’atteindre entre la défense de la décentralisation et la prévention des progrès dans l’écosystème ». Elle rajoute que « la décentralisation sous sa forme idéale n’existe pas encore dans cette industrie ».
Une leçon pour l’avenir ?
La réponse de la communauté s’est fait fortement entendre et Arbitrum a d’ores et déjà préparé une série de propositions pour rétablir le dialogue avec les membres de la DAO et apaisé la situation.
Néanmoins, selon Arnold Toh, analyse de recherche chez The Block, « le fait qu’il y ait encore un débat brûlant montre que les ramifications des actions non sollicitées d’Arbitrum continueront à imprégner leur gouvernance à l’avenir ».
Dès lors, la situation actuelle aura selon lui un impact considérable sur l’industrie. En effet, Arbitrum étant l’un des leaders des layers 2 Ethereum, « la façon dont sa gouvernance se déroule sera probablement un exemple pour de nombreuses autres communauté à l’avenir ».