- Vitalik Buterin alerte sur un risque de perte de sens pour Ethereum si la décentralisation reste un simple argument marketing, sans fondements techniques solides.
- Il propose trois tests simples pour évaluer la décentralisation réelle d’un projet : résilience à la disparition de l’équipe, résistance aux attaques internes, et taille du code critique à sécuriser.
- Buterin critique les fausses promesses de confidentialité ou de scalabilité sur les L2, et appelle à revenir à des systèmes simples, transparents, vraiment décentralisés et auditables.
Dix ans après son lancement, Ethereum est à la croisée des chemins
Cannes, juillet 2025. Dix ans après la mise en ligne d’Ethereum, Vitalik Buterin prend la parole à l’EthCC devant une salle comble. Pas de costume, juste un t-shirt sombre et un regard sérieux. Le message est clair : l’industrie crypto joue sa crédibilité, et son avenir.
« On est à un moment charnière. » Ce n’est pas un effet de style. Pour Vitalik, Ethereum risque tout simplement de devenir “un truc de génération”, oublié aussi vite qu’il est monté, si la décentralisation reste un slogan creux.
La décentralisation n’est pas un mot magique
Alors que les géants de la tech et les institutions s’emparent de la blockchain, l’écosystème perd de vue ses fondamentaux. «!– /wp:paragraph –>
Pour remettre les idées en place, il propose trois tests simples à appliquer à tout projet crypto :
- Le test du retrait : si l’équipe disparaît, les utilisateurs gardent-ils le contrôle total de leurs fonds ?
- Le test de l’attaque interne : un employé malveillant peut-il faire s’effondrer l’appli ?
- Le test “trusted computing base” : combien de lignes de code doivent être fiables pour protéger les utilisateurs ?
Ces tests, peu de projets actuels les passent. Trop d’applications Web3 reposent encore sur des boutons “admin”, des backdoors, ou des interfaces web vulnérables. Vitalik cite des layer 2, des dApps DeFi et même des front-ends “open source” manipulables à distance. L’écosystème joue avec le feu.
Le piège des fausses promesses : confidentialité, L2 et autres mirages
Même les solutions de vie privée sont dans le viseur. “Si vous utilisez des zero-knowledge proofs pour ensuite vous connecter via un fournisseur centralisé, à quoi bon ?” prévient-il. Pour lui, la confidentialité doit devenir la norme par défaut, pas une option ajoutée à la va-vite.
Sur les layers 2, même inquiétude. Leur complexité grandissante cache souvent des vulnérabilités majeures. Ethereum risque de perdre son âme en s’alignant sur des standards techniques qui sacrifient la sécurité au profit de la scalabilité.
Revenir aux fondamentaux ou disparaître
Ce que défend Vitalik, ce n’est pas un retour en arrière. C’est une exigence de rigueur. Moins de hype, plus d’ingénierie. Moins de dépendance au code opaque, plus de solutions simples, robustes, auditées.
Le timing n’est pas anodin : Ethereum fête ce mois-ci ses 10 ans. Et face à la récente montée des concurrents comme Solana chaque faille, chaque trahison des principes peut coûter très cher.
“Si on perd ça, Ethereum deviendra juste un truc du passé. Comme beaucoup d’autres avant lui.” La phrase claque comme un avertissement. À la communauté maintenant de choisir : suivre les principes… ou les marketeux.