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- BlackRock intègre son ETF Bitcoin (IBIT) dans certains portefeuilles modèles, avec une allocation de 1% à 2%, marquant une avancée vers l’adoption institutionnelle du BTC.
- L’annonce intervient alors que le Bitcoin chute à 78 000 $, après un sommet à 110 000 $, dans un contexte de correction des marchés et d’incertitude économique.
- Malgré un ralentissement des flux vers l’ETF IBIT, la demande institutionnelle pour le Bitcoin reste forte, et BlackRock ajuste également ses allocations en actions et obligations.
Un tournant stratégique pour l’adoption institutionnelle du Bitcoin
BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, franchit une nouvelle étape dans l’intégration du Bitcoin à la finance traditionnelle en ajoutant son ETF Bitcoin (IBIT) à ses portefeuilles modèles. Cette allocation, comprise entre 1% et 2%, concerne spécifiquement les portefeuilles qui permettent une exposition aux actifs alternatifs. Une décision qui, bien que limitée à un sous-ensemble des stratégies proposées par BlackRock, pourrait ouvrir la voie à une adoption institutionnelle plus large.
Nous pensons que le Bitcoin possède une valeur d’investissement à long terme et qu’il peut apporter des sources de diversification additionnelles aux portefeuilles.
Michael Gates, responsable de la gestion des portefeuilles d’allocation ciblée chez BlackRock, justifie ce choix par la capacité du Bitcoin à offrir une diversification unique.
Un contexte de marché instable
Cette annonce intervient alors que le Bitcoin subit une correction brutale, passant de près de 110 000 dollars le mois dernier à 78 000 dollars aujourd’hui. La baisse des marchés actions, combinée aux incertitudes économiques et aux tensions commerciales, pèse sur l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués.
Cependant, la forte volatilité du Bitcoin est un facteur que BlackRock avait anticipé. Dans une note de décembre, le BlackRock Investment Institute recommandait de ne pas dépasser une allocation de 2%, au-delà de laquelle le risque lié aux cryptomonnaies devient trop important dans un portefeuille diversifié.
Un ETF en perte de vitesse, mais un potentiel de demande institutionnelle
Depuis son lancement en janvier 2024, l’ETF IBIT a enregistré des flux entrants spectaculaires, attirant 37 milliards de dollars en un an, en faisant l’un des débuts les plus réussis de l’histoire des ETF. Cependant, l’intérêt semble s’essouffler depuis quelques jours, avec 900 millions de dollars de retraits sur la dernière semaine.
Malgré cette baisse d’intérêt à court terme, la demande des conseillers financiers pour intégrer le Bitcoin dans les portefeuilles modèles reste forte. Selon Eve Cout, responsable de la conception des portefeuilles chez BlackRock, les investisseurs veulent s’exposer davantage aux actifs alternatifs, mais cherchent encore des indications sur la manière d’ajuster et de rééquilibrer leurs positions.
Une révision plus large des allocations chez BlackRock
L’ajout de l’ETF Bitcoin n’est qu’une des nombreuses modifications apportées aux allocations des portefeuilles modèles de BlackRock. Dans une lettre adressée aux investisseurs, l’équipe a annoncé une réduction de son exposition aux actions de 4% à 3%, en raison du ralentissement des prévisions de bénéfices. De plus, le biais en faveur des stratégies de croissance par rapport aux valeurs traditionnelles a été réduit.
Dans le segment obligataire, BlackRock a ajusté son exposition aux obligations de longue durée. Des mouvements massifs de capitaux ont été observés jeudi, notamment un afflux record de 2,3 milliards de dollars vers l’ETF obligataire iShares 10-20 Year Treasury Bond (TLH), tandis que 1,8 milliard de dollars ont quitté l’ETF iShares 20+ Year Treasury Bond (TLT).
Un signal fort pour l’intégration du Bitcoin dans la finance traditionnelle
Si l’intégration du Bitcoin reste modérée en proportion, elle constitue un signal important quant à son acceptation progressive par les institutions financières. BlackRock réaffirme néanmoins ses convictions en matière d’allocation : actions plutôt qu’obligations, États-Unis plutôt qu’international, croissance plutôt que valeur, et technologie comme secteur privilégié. Toutefois, la firme cherche désormais à ajuster ces expositions avec plus de prudence, en réponse aux incertitudes économiques et aux dynamiques du marché.