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Dernière modification effectuée le 26.09.2023 12:35
Souvent, dans le monde de la blockchain, un adage explique que les innovations se produisent généralement lors du bear market. Dans un long article de blog, Vitalik Buterik, le créateur de Ethereum, s’est interrogé sur l’utilité de la blockchain en dehors des applications financières. Faisons une synthèse de ses idées.
Son propos part d’une interrogation simple. Tout simplement, est-ce que les blockchains sont bonnes que pour la finance et si toutes les autres applications devraient être réalisées en utilisant des systèmes centralisés ou locaux ? Sans apporter une vision maximaliste ou minimaliste, Vitalik souhaite développer des cas d’utilisations de la blockchain étant vecteurs de confiance et résistants à la censure.
En ce sens, une technologie particulière acquiert une place singulière au sein de son développement : les preuves à divulgation nulle de connaissance ou zero-knowledge proofs (ZKP). Dans le système imaginé par Vitalik, la blockchain doit offrir un certain degré de confidentialité, mais également d’efficacité qui ne pourrait être possible qu’en exploitant ces roll-ups.
Vitalik considère l’interopérabilité de la blockchain comme essentielle pour le partage d’informations
Selon lui, l’interopérabilité est l’application évidente qui découle de l’utilisation de la blockchain. En toute évidence, il est mieux d’utiliser le même support pour relier deux activités différentes. Par exemple, les projets DeFI ne peuvent pas valablement apporter des solutions révolutionnaires s’ils sont fermés au monde extérieur. De fait, l’existence des oracles pour apporter des informations non financières sur la blockchain permet de faciliter le développement du domaine.
De plus, la blockchain peut être une manière facile de stocker des messages. Dans un système similaire à un magasin de donnée, la blockchain doit pouvoir offrir à la société une manière d’inscrire des informations immuables notamment pour les métadonnées sociales.
Enfin, seule la blockchain pourrait permettre de répondre à la problématique inhérente à un système cryptographique : la gestion des clés. Plusieurs scénarios existent dans lesquels le propriétaire d’un compte souhaite changer de clés, mais le système cryptographique ne permet pas d’assurer à un haut niveau de sécurité. Par exemple, les clés peuvent être volées, ou être utilisées de manière malveillante pour changer le propriétaire d’un compte.
Grâce à la blockchain, la gestion des comptes de manière décentralisée pourrait être assurée avec une grande confiance tout simplement en raison de l’horodatage des messages et de la possibilité d’imposer un multisig dans la récupération des portefeuilles perdus.
Enfin, Vitalik milite pour une utilisation hybride de nos comptes afin de pouvoir les utiliser à la fois sur la blockchain, mais également dehors. Pour démontrer son propos, il explique qu’en pratique cette possibilité est déjà possible grâce au Sign-in with Ethereum.
La blockchain comme support d’organisation de la société
La blockchain doit être un lieu privilégié pour apporter une plus-value à l’esprit de communauté. Concrètement, l’une de ses propriétés les plus puissantes est incarnée par la connaissance commune. Cette dimension est essentielle notamment pour coordonner la société.
À côté de ça, la blockchain facilite l’émission d’attestations avec une quantité limitée tout en permettant aux détenteurs de prouver la possession. Dans le monde des NFT, cette possibilité est indubitablement une manière de créer des cas d’utilisations multiples que seule la blockchain est en mesure d’apporter à cette échelle.
Dans une dimension plus démocratique, la blockchain doit s’interposer face à la dictature et à la surveillance de masse. En ce sens, l’un des objectifs de la décentralisation de la société est d’améliorer la manière avec laquelle l’analyse de données est effectuée.
Pour éviter de céder du terrain à des scores de crédit social opaque et centralisé, comme développé en Chine, il est urgent que les développeurs et entrepreneurs du secteur de la blockchain développent des solutions innovantes avec comme objectifs principaux d’apporter une forte intersubjectivité, une réelle neutralité ainsi que la possibilité de réaliser des audits publics aux données produites dans la société.
Sans jamais faire preuve de certitude, Vitalik est persuadé de l’utilité de la blockchain pour la récupération de données fiables, mais reste dubitatif face au degré exact d’utilité de la blockchain en dehors du spectre financier. Conscient que le secteur en est encore à ses balbutiements, il convie la communauté à participer activement à son développement.