Les USA mettent leur PIB sur la blockchain : Le secrétaire au Commerce veut des données on-chain

Les États-Unis veulent publier leur PIB sur la blockchain, une décision historique qui mêle enjeux politiques, transparence économique et adoption institutionnelle mondiale.
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  1. Les États-Unis annoncent la publication de leurs données économiques, en commençant par le PIB, directement sur la blockchain afin de garantir transparence et accessibilité.
  2. Cette initiative s’inscrit dans un mouvement global d’adoption institutionnelle, déjà expérimenté par l’Estonie, l’UE, la Californie ou Singapour, mais prend une ampleur inédite avec la première puissance mondiale.
  3. L’objectif est aussi politique : répondre aux polémiques autour de la fiabilité des chiffres et renforcer la confiance des marchés, même si la blockchain n’assure pas la véracité des données en amont.

Howard Lutnick propose d’enregistrer les données du pays sur la blockchain

Le gouvernement américain s’apprête à franchir un cap inédit : publier ses statistiques économiques directement sur la blockchain. Howard Lutnick, secrétaire au Commerce, a confirmé que les premières données concernées seront celles du produit intérieur brut (PIB), cœur battant de l’économie américaine. L’annonce, faite lors d’une réunion de cabinet à la Maison-Blanche en présence de Donald Trump, marque un tournant symbolique et technique pour la première puissance mondiale.

Vous êtes le président crypto, alors nous allons mettre notre PIB sur la blockchain.

Lutnick s’adressait au monde, mais surtout à Trump, présentant la mesure comme une modernisation radicale des canaux de diffusion des données publiques. L’initiative pourrait ensuite s’étendre à d’autres agences fédérales, une fois les détails techniques stabilisés.

Un mouvement global d’adoption institutionnelle

Les États-Unis ne sont pas les premiers à expérimenter la blockchain dans les services publics, mais leur poids économique change l’échelle. Depuis près d’une décennie, plusieurs États explorent déjà cette voie. L’Estonie a été pionnière dès 2016 en intégrant la technologie de Guardtime à son système de santé, protégeant plus d’un million de dossiers médicaux. Cette infrastructure sert désormais aussi à renforcer son réseau d’identité numérique.

En Europe, la Commission a lancé en 2018 l’EBSI (European Blockchain Services Infrastructure), un registre distribué basé sur Hyperledger Besu. Avec des nœuds validés par plusieurs pays membres, dont la France et le Danemark, l’objectif est clair : offrir des services publics transfrontaliers vérifiables et inviolables. L’Asie n’est pas en reste : Singapour et l’Australie ont testé en 2021 une blockchain pour fluidifier le commerce international, réduisant drastiquement les coûts administratifs.

Aux États-Unis, la Californie a déjà numérisé plus de 40 millions de titres de propriété automobile sur Avalanche, afin de réduire les fraudes et accélérer les transferts de véhicules. L’annonce fédérale donne donc une dimension nationale à ce qui n’était jusque-là que des expérimentations locales.

Une réponse aux polémiques sur la fiabilité des chiffres

Derrière le geste technologique se cache aussi une dimension politique. Donald Trump multiplie depuis des mois les critiques contre les institutions statistiques américaines. Au printemps, il a balayé un recul du PIB de 0,3 % comme un simple effet des tarifs douaniers, avant d’accuser le Bureau du budget du Congrès de « biais » dans ses prévisions de croissance. Début août, il est allé plus loin en limogeant la commissaire du Bureau des statistiques du travail après un rapport sur l’emploi jugé « truqué ».

Dans ce contexte explosif, l’usage de la blockchain sert d’argument de transparence : les données, une fois publiées, seraient immuables et accessibles à tous, sans possibilité de manipulation a posteriori. Une promesse qui vise autant les marchés que l’opinion publique.

Limites et impacts possibles sur les marchés

Reste une nuance essentielle : la blockchain garantit l’intégrité du stockage et de la diffusion, pas la véracité de la donnée en amont. Autrement dit, si les chiffres transmis par les agences sont contestés, les inscrire sur un registre distribué n’élimine pas les soupçons de partialité.

Pour les marchés financiers et les investisseurs en crypto, cette décision peut néanmoins avoir un effet catalyseur. Elle positionne la blockchain comme un outil d’État, crédibilisant son usage bien au-delà de la finance décentralisée. Dans un environnement où la confiance dans les statistiques économiques influence directement les taux, les obligations et même le Bitcoin en tant que valeur refuge, ce virage américain pourrait redessiner le paysage.

Vers un nouvel étalon de confiance ?

L’idée d’un « PIB on-chain » n’est pas qu’un coup de communication politique. Si elle est menée à bien, elle pourrait créer un précédent mondial : un registre ouvert, consultable en temps réel, servant de référence officielle aux marchés, aux économistes et aux citoyens. Dans un monde où la bataille de l’information économique fait rage, inscrire les données dans le marbre numérique de la blockchain pourrait bien devenir la nouvelle norme.

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