Getting your Trinity Audio player ready...
|
- L’administration Trump envisage de réduire fortement les tarifs douaniers imposés à la Chine, avec un système différencié selon la sensibilité des produits, provoquant une réaction positive immédiate des marchés et de Bitcoin.
- Pékin accueille prudemment cette ouverture tout en condamnant l’abus des droits de douane par les États-Unis, y voyant un recul stratégique sous pression économique.
- Malgré les tensions internes à Washington, des voix influentes comme Scott Bessent prônent un accord sur deux à trois ans, tandis que l’Union européenne reste en alerte face aux risques de déséquilibres commerciaux.
Un changement de cap stratégique à Washington
L’administration Trump serait sur le point d’opérer un virage significatif dans sa politique commerciale vis-à-vis de la Chine. Selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal, la Maison-Blanche envisagerait de réduire de plus de moitié les tarifs douaniers imposés à l’Empire du Milieu. L’objectif : désamorcer une guerre commerciale qui commence à peser lourd sur les marchés et à fragiliser les équilibres diplomatiques.
Aucune décision définitive n’a encore été prise, mais plusieurs pistes sont étudiées. L’une d’elles consiste en un système tarifaire hiérarchisé : 35 % de droits de douane sur les produits non stratégiques, et plus de 100 % sur les biens considérés comme sensibles pour la sécurité nationale. Cette réforme serait étalée sur cinq ans.
Donald Trump, qui avait imposé des tarifs atteignant jusqu’à 145 %, a confirmé ce mardi qu’une réduction était sur la table, tout en assurant que ces tarifs “ne tomberaient pas à zéro”. La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre : les indices américains ont rebondi et Bitcoin s’est envolé, saluant la perspective d’un apaisement.
Pékin prudent mais disposé à discuter
Côté chinois, la réponse a été mesurée mais déterminée. Le ministère des Affaires étrangères a fait savoir que Pékin restait ouvert au dialogue, tout en rejetant toute forme de négociation sous la menace. Pour certains responsables à Pékin, cette évolution marque un recul stratégique de la part de Trump, contraint par les pressions économiques internes.
Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, a profité d’une réunion avec son homologue iranien pour condamner l’“abus” des droits de douane par les États-Unis, estimant que cette posture a isolé Washington sur la scène internationale.
Pressions internes et équilibres fragiles
En toile de fond, l’ambiance est électrique à Washington. Selon le Wall Street Journal, des avocats de la Maison-Blanche ont étudié la possibilité juridique de limoger Jerome Powell, président de la Fed, une option finalement écartée après des objections de figures influentes comme Scott Bessent et Howard Lutnick.
Bessent, conseiller économique de l’administration, s’est exprimé à plusieurs reprises aujourd’hui. Pour lui, une grande opportunité d’accord commercial existe entre Washington et Pékin, mais celle-ci nécessitera du temps : deux à trois ans, selon ses propres mots. Il a également rejeté l’idée que Trump ait formulé une offre unilatérale pour réduire les tarifs.
S’il reste prudent sur l’issue des discussions, Bessent rappelle que “America First ne signifie pas America Alone” et voit dans cette phase une nouvelle manière d’engager la Chine. L’Europe, quant à elle, surveille de près l’évolution des négociations : le commissaire Valdis Dombrovskis a déjà prévenu que si aucun compromis n’est trouvé avec Washington, l’Union européenne ripostera avec ses propres contre-mesures.
Un commerce mondial en quête d’équilibre
Entre tensions, ajustements et déclarations, une certitude demeure : la guerre commerciale sino-américaine est à un tournant. Dans un contexte de ralentissement mondial et d’instabilité géopolitique, la stratégie américaine pourrait bien amorcer une phase de rééquilibrage, sans pour autant renoncer à ses ambitions hégémoniques.