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Dernière modification effectuée le 20.09.2023 14:07
Depuis la chute de l’écosystème Terra par le biais du depeg de l’UST, les stablecoins connaissent une crise de confiance de la part de la communauté. L’entreprise Tether, émettrice du stable coin USDT, a enfin révélé son rapport trimestriel du début de l’année (période de début janvier à fin mars) réalisé par le cabinet d’expert-comptable, MHA Cayman, de manière indépendante.
Ce rapport est d’autant plus important qu’il doit rassurer les utilisateurs du Tether de sa capacité à résister à de forte volatilité en conservant son peg au dollar. Concrètement, ces attestations ont pour but d’offrir des garanties sur la quantité et la composition des réserves soutenant l’USDT. Dans le passé, l’entreprise n’était pas forcément rassurante à ce sujet.
En effet, lors de sa première communication à ce sujet, 50 % des actifs détenus par Tether étaient composés de papiers commerciaux. Ces actifs sont réputés pour être particulièrement risqués d’autant plus que Tether ne parvenait pas à communiquer la notation de la majorité de ces titres. Face à cette situation, les membres de la communauté, souhaitant vérifier la solvabilité réelle de Tether, ont reproché fortement ces points à l’entreprise.
Par conséquent, au fur et à mesure des rapports trimestriels, le taux de papiers commerciaux détenu a été réduit pour atteindre seulement 31% lors de la dernière communication officielle de la société. De fait, ce rapport doit confirmer cette dynamique tout en offrant une transparence accrue sur la composition des nouveaux actifs achetés par l’entreprise pour garantir l’équité de son stable coin.
Il faut noter que la semaine dernière, le montant des rachats d’USDT a conduit à une réduction de 11% du nombre de Tether en circulation passant de 83,2 milliards à 74,2 milliards. Or, plus la demande de rachat est élevée, plus les réserves pour assurer la stabilité du stable coin s’épuisent. Alors qu’en est-il réellement pour Tether ?
Tether rassure sur sa réserve en dollars
Comme attendu, Tether affiche une réduction significative de ses investissements en papiers commerciaux. En effet, l’entreprise confirme la tendance en diminuant de 17% la détention de ces actifs les faisant passer de 24,2 milliards de dollars à 20,1 milliards de dollars. De plus, ils affirment les avoir réduits de 20% supplémentaires depuis le 1er avril.
Cette diminution se traduit, à l’inverse, par une augmentation globale des bons du Trésor américain à hauteur de 13% faisant passer la détention de ces bons de 34,5 milliards de dollars à 39,2 milliards de dollars.
Les bons du Trésor sont réputés pour être bien plus sécurisants puisqu’il comporte un risque nul. Néanmoins, au vu de la période traversée par l’économie mondiale, des questions légitimes peuvent être soulevées concernant ce risque.
Enfin, la note moyenne des CP (Certificate of Deposit) et des CP (Commercial Paper) est passée de A-2 à A-1 et les prêts garantis ont diminué de 1 milliard de dollars.
Au final, le total des actifs consolidés détenus par Tether s’élève à $84,424,821,101 permettant à l’entreprise d’avoir l’actif consolidé du groupe supérieur à son passif consolidé.
Tether promet une transparence accrue
Le directeur technique de Tether, Paolo Ardoino, a commenté la publication de ce rapport en se félicitant d’avoir composé une réserve solide, prudente et liquide.
Il rajoute que « cette dernière semaine est un exemple clair de la force et de la résilience de Tether. Tether a maintenu sa stabilité face à de multiples évènements de type black swan et des conditions de marchés très volatiles et, même dans ses jours les plus sombres, Tether n’a jamais manqué d’honorer une demande de rachat de la part d’un de ses clients vérifiés ».
L’absence d’informations sur la stabilité réelle d’un stable coin est une problématique majeure. Tether possède le calendrier d’attestation le plus lent des stablecoins. En réponse, le patron de Tether promet un engagement continu envers la transparence.
Néanmoins, si l’entreprise ne change pas rapidement les délais de publication, elle pourrait être confrontée à une autre crise tout aussi importante pour sa compétitivité : celle de la sécheresse informationnelle.
