- Polymarket relance ses services aux États-Unis avec une application mobile iOS approuvée par la CFTC, marquant la fin de sa période « hors cadre » et un retour encadré au marché américain. La version Android arrivera prochainement.
- La plateforme affirme se distinguer d’un bookmaker en proposant un véritable marché d’échange d’informations où les utilisateurs tradent des probabilités sur des événements réels, avec une expansion prévue vers les élections et d’autres secteurs.
- Le secteur des prediction markets attire désormais des capitaux massifs, comme l’illustre son concurrent Kalshi valorisée à 11 milliards de dollars, et devient une nouvelle brique d’infrastructure financière sous supervision fédérale.
Polymarket revient officiellement sur le sol américain. Trois ans après son interdiction par le régulateur, la plateforme de prediction markets lance une application mobile approuvée par la CFTC, marquant une rupture totale avec sa période « hors cadre ». Pour l’industrie, c’est un signal fort : les marchés de prédiction basculent dans la régulation fédérale.
Une app iOS disponible via liste d’attente, Android en approche
Lancée mercredi, l’application est d’abord accessible sur iOS via un système de waitlist. La version Android suivra, annonce l’entreprise. Les utilisateurs pourront y trader des marchés sportifs en argent réel, sous supervision directe de la CFTC, un statut comparable à celui d’une plateforme de dérivés traditionnelle.
Ce lancement constitue un tournant majeur pour Polymarket, qui avait dû quitter le marché américain en 2022 après que le régulateur l’avait sanctionnée pour avoir proposé des dérivés événementiels non enregistrés. L’affaire s’était soldée par un accord de 1,4 million de dollars et une refonte complète du modèle de conformité.
Une plateforme régulée, mais pas un bookmaker
Polymarket insiste : il ne s’agit pas d’un sportsbook classique. La plateforme veut devenir un marché d’échange d’information, où l’on “trade des probabilités” plutôt que de parier. Les marchés couvrent déjà les grands événements sportifs et s’étendront progressivement aux proposition markets, puis aux élections et à d’autres événements réels.
La demande pour ce type de produit explose. Les prediction markets séduisent de plus en plus comme alternative aux sondages, considérés comme moins précis dans un monde saturé d’incertitudes politiques et économiques.
Un secteur en pleine effervescence, dopé par des capitaux massifs
Le retour de Polymarket intervient alors que le secteur connaît une traction sans précédent. Kalshi, son principal concurrent régulé, vient de lever 1 milliard de dollars, valorisant la société à 11 milliards. L’entrée de ces plateformes dans la gestion du risque politique, macroéconomique ou médiatique attire fonds spéculatifs, bureaux d’analyse et traders particuliers.
L’approbation officielle de la CFTC consolide aussi l’idée que les prediction markets ne sont plus un produit périphérique de la crypto, mais une brique d’infrastructure financière en devenir, avec une supervision comparable aux marchés de matières premières.
Le début d’un nouveau chapitre
Avec cette application, Polymarket se repositionne là où le marché se joue : dans l’espace régulé, accessible et mobile-first. La plateforme espère ouvrir la voie à une adoption massive, notamment à l’approche des grandes échéances sportives et politiques de 2026.
Une chose est sûre : la bataille entre plateformes pour devenir le Nasdaq de l’information probabiliste ne fait que commencer.