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- Le site de prévisions Polymarket est accusé de wash trading, avec près d'un tiers de son volume d'échange potentiellement manipulé, selon un rapport de Fortune.
- Les motivations derrière ces wash trades seraient liées à l'airdrop farming, où des utilisateurs multiplient les transactions pour être éligibles à des distributions gratuites de jetons Polymarket à venir.
- L'absence de frais de transaction sur Polymarket facilite le wash trading, permettant aux utilisateurs de répéter rapidement des achats et ventes sans coûts supplémentaires.
Un tiers du volume de Polymarket serait artificiel
Le site de prévisions Polymarket est sous les projecteurs après un rapport de Fortune révélant que près d’un tiers de son volume d’échange pourrait être manipulé par du wash trading. Dans cette pratique, qui est illégale dans la finance traditionnelle, un même trader agit comme acheteur et vendeur, gonflant artificiellement le volume sans valeur économique réelle. Selon l’analyse des firmes de blockchain Chaos Labs et Inca Digital, cette fraude serait particulièrement répandue sur les marchés prédictifs de l’élection présidentielle américaine, ainsi que sur d’autres segments de la plateforme.
Airdrop farming : la motivation cachée derrière les échanges
Les motivations derrière ces wash trades semblent, cependant, plus orientées vers des gains potentiels que politiques. Fortune a suggéré que des utilisateurs pourraient être tentés de manipuler leur activité en vue d’un éventuel airdrop de jetons Polymarket. Dans l’univers crypto, les traders multiplient parfois les échanges pour être éligibles à ces distributions gratuites, une pratique appelée “airdrop farming. L’investisseur Nic Carter a d’ailleurs soutenu cette hypothèse, affirmant que ce genre de manœuvres n’aurait probablement pas d’objectif politique, mais viserait plutôt à maximiser les chances de recevoir des jetons.
Un modèle sans frais qui facilite les transactions répétitives
Polymarket, contrairement à de nombreuses autres plateformes, ne prélève actuellement aucun frais de transaction. Cette particularité permet aux utilisateurs de pratiquer le wash trading sans subir de coûts supplémentaires, facilitant ainsi la répétition rapide d’achats et de ventes. Certains observateurs du marché estiment que cette absence de frais crée un terreau fertile pour ce type de manipulation, augmentant le volume apparent sans refléter une véritable demande.
La polémique autour du calcul du volume d’échange
Un autre point de discorde soulevé par l’article de Fortune réside dans la méthode de calcul du volume de Polymarket. Selon le magazine, la plateforme considère chaque transaction comme un dollar de volume, même lorsque des parts d’un centime sont échangées. Flip Pidot, expert des marchés de prévision, a défendu cette pratique, expliquant que le volume en question est basé sur la valeur notionnelle de chaque transaction, une méthode courante dans les marchés à terme. Cela signifie qu’un échange de 1 $ de volume notionnel est comptabilisé, même si l’acteur a payé une fraction de cette valeur pour une position donnée.
La controverse autour d’une “whale” pro Trump
Cette affaire de wash trading intervient peu après une autre controverse qui avait enflammé la scène médiatique, concernant une supposé “whale” cherchant à faire grimper les chances de Donald Trump sur Polymarket. Ce trader, un ressortissant français détenant de larges positions haussières sur Trump, avait été accusé de manipuler les probabilités du candidat à des fins politiques. Cependant, de nombreux observateurs ont relativisé cette hypothèse, estimant que la “whale” en question suivait une stratégie d’achat réfléchie plutôt que de chercher à gonfler artificiellement le marché.
Les défis de régulation pour Polymarket
Ces soupçons de wash trading posent de sérieuses questions sur les pratiques de Polymarket et la viabilité de son modèle face aux exigences réglementaires. Si le site parvient à garder l’engouement des utilisateurs sans tomber dans des manipulations nuisibles, cela pourrait renforcer sa place dans l’écosystème crypto. Cependant, si ces comportements perdurent, la plateforme pourrait être amenée à repenser ses mécanismes de contrôle pour préserver son intégrité et attirer des utilisateurs soucieux de transparence.