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- Les créanciers de Terraform Labs devront soumettre leur réclamation via un portail dédié avant le 30 avril 2025, en fournissant des preuves précises de leurs pertes, sous peine de perdre tout droit au remboursement.
- Jusqu’à 500 millions de dollars pourraient être redistribués, bien que le montant effectif dépendra de la validation des réclamations et des actifs restants de la société.
- Cette procédure s’inscrit dans un contexte post-crise, deux ans après l’effondrement de TerraUSD, symbole d’une ère crypto marquée par les excès, les promesses trompeuses et une régulation en retard.
Terraform Labs, à l’origine du projet LUNA et du stablecoin algorithmique TerraUSD (UST), ouvre enfin la voie aux indemnisations. Après avoir déposé le bilan en janvier 2024 sous le régime du Chapitre 11, la société lancera officiellement son portail de réclamation le 31 mars. Une annonce très attendue pour les milliers de créanciers impactés par l’effondrement du protocole en mai 2022, qui avait pulvérisé plus de des dizaines de milliards de dollars de valeur sur les marchés crypto.
Les crypto-monnaies dont la liquidité on-chain est inférieure à 100 dollars, ainsi que certaines autres exclusions (par exemple, les avoirs Luna 2.0 sur Terra 2.0), ne sont pas éligibles.
Une procédure stricte et des preuves à fournir
Les créanciers disposant de fonds sur Terra ou sur des plateformes centralisées devront impérativement enregistrer leur réclamation via le « Crypto Loss Claims Portal » avant le 30 avril 2025. Passé ce délai, aucun recours ne sera possible.
Le processus exige la fourniture de preuves de détention : signature de portefeuilles pour les actifs auto-hébergés, ou clés API en lecture seule pour ceux déposés sur des exchanges. Pour les cas plus complexes, tels que des pertes issues de transactions intermédiaires, Terraform acceptera également des relevés de compte ou historiques de transactions comme « preuves manuelles. Mais ces documents allongeront significativement les délais de traitement. Toute réclamation incluant des éléments manuels sera soumise à un examen individualisé, sans garantie d’éligibilité immédiate à un remboursement partiel.
Visitez le site claims.terra.money à partir du 31 mars 2025 pour vous inscrire.
Jusqu’à 500 millions de dollars redistribués
Selon les dernières estimations, entre 185 et 442 millions de dollars pourraient être reversés aux créanciers dans le cadre de ce plan de réorganisation. Ce montant a été validé par le juge américain Brendan Shannon lors de l’approbation du plan en septembre dernier. En comparaison avec les pertes totales subies lors du crash de Terra, cette enveloppe reste modeste, mais représente un espoir concret pour les investisseurs les plus touchés.
Le chiffre de 500 millions évoqué par certains analystes reste conditionné à l’évolution des actifs restants de la société et à la validation effective des réclamations soumises. Ce processus s’inscrit dans le sillage de l’accord record signé avec la SEC : un règlement de 4,47 milliards de dollars pour mise en œuvre de pratiques frauduleuses, notamment via des promesses mensongères sur la stabilité de l’UST. Toutefois, le régulateur américain ne devrait pas recevoir de versement, ayant accepté que les fonds soient prioritairement alloués aux créanciers.
Terra / LUNA : Un symbole de la dérive d’un écosystème
Le cas Terraform Labs restera emblématique des excès de l’euphorie crypto de 2021-2022 : promesses de rendements irréalistes, ingénierie financière incontrôlée, et opacité dans la gestion des risques. Plus de deux ans après l’effondrement, le chantier judiciaire est loin d’être terminé, mais ce portail constitue une première étape vers une forme de réparation pour les investisseurs lésés.
Le compte à rebours est lancé.