Régulation : Le Danemark méfiant du CBDC européen ?

La banque centrale du Danemark publie un rapport sur les CBDC tout en exprimant sa méfiance vis-à-vis d’un euro numérique.
Danemark CBDC
Possédez ce bout d'histoire
Profitez de nombreux avantages en collectionnant nos actualités
Getting your Trinity Audio player ready...

Dernière modification effectuée le 06.09.2023 23:46

Depuis l’émission du stablecoin européen de l’entreprise américaine Circle, le lancement d’un CBDC européen ne cesse d’être évoqué. Le Danemark vient de publier un rapport sur le futur des monnaies en évoquant notamment l’impact potentiel d’un CBDC lancé par la Commission européenne.

Le Danemark, en tant que rare pays n’ayant pas rejoint la zone euro, est un ovni dans l’Union européenne. Néanmoins, il souhaite suivre avec grande attention l’évolution de la situation au niveau européen. Dans un document long de 29 pages, la Danmarks NationalBank, banque centrale du royaume du Danemark, analyse les motivations débouchant sur le potentiel lancement d’un CBDC.

La banque centrale danoise semble perplexe face à l’argument principal de la BCE dans le lancement d’un CBDC. Concrètement, le Danemark estime que l’argument principal de la BCE ne permet pas d’apercevoir le potentiel réel derrière la technologie sous-jacente au CBDC.

Le pays nordique déplore notamment la volonté de la BCE de servir d’ancrage de confiance lorsque l’argent liquide aura disparu. Or, il rappelle que ses paiements nationaux sont déjà majoritairement numériques avec seulement 10% de ses achats physiques réalisés en espèce. Elle indique notamment que son économie se porte particulièrement bien sans la nécessité d’un CBDC.

En savoir plus sur : L’UE signe un accord provisoire sur la réglementation des cryptos

Le Danemark évoque les causes légitimes au lancement d’un CBDC

Pour autant, le pays ne considère pas une monnaie numérique de banque centrale comme une erreur. À l’appui de cette idéologie, il évoque le fait que le déploiement d’une grande variété de monnaies stables pourrait causer une fragmentation des paiements dangereuse pour la stabilité économique. Pour cette raison, notamment, elle suit particulièrement l’évolution de la situation.

La Danmarks NationalBank évoque plusieurs raisons en faveur d’un CBDC de détail à destination des particuliers pour permettre un équivalent numérique aux billets et pièces permettant la détention et l’échange monétaire.

Le CBDC doit servir l’inclusion financière dans la société et réduire la dépendance à l’égard des systèmes de paiement étrangers. Le Danemark espère que l’émission d’un CBDC puisse protéger les données personnelles des citoyens. Cette affirmation est à contre-courant des inquiétudes évoquées pour justifier le désintérêt envers un CBDC.

Enfin, le lancement d’un CBDC doit permettre de renforcer la compétitivité des pays au niveau international tout en améliorant la résilience des systèmes financiers. Ces différents objectifs doivent être concrétisés par une réglementation forte, mais surtout par une concertation citoyenne permettant l’ouverture d’un débat public autour du sujet.

Danemark CBDC panorama

Le Danemark considère que l'euro numérique est une menace pour la stabilité économique

Bien qu’observant les bienfaits potentiels du lancement d’un CBDC au niveau national, le Danemark est particulièrement inquiet d’un lancement d’un CBDC européen en raison de sa capacité à se substituer à la monnaie nationale d'un pays.

Néanmoins, le rapport contrebalance cet aspect en estimant que la monnaie danoise est suffisamment forte pour résister à cette possibilité. Ce n’est pas le cas de toutes les monnaies, notamment celle dont la stabilité est fragile.

Pour autant, le risque d’une déstabilisation au sein du Danemark par le lancement d’un CBDC euro existe. Ainsi, le rapport indique qu’une telle émission « pourrait affecter la demande de couronnes danoises, le modèle économique des banques, et augmenter le risque de panique bancaire systématique ».

Le futur de l’économie et des monnaies se trouve certainement dans l’utilisation de la blockchain. Le rapport rappelle cependant que son utilisation peut être faite en soutien aux solutions financières, mais aussi en complément des monnaies connu aujourd’hui. Ainsi, se concentrer seulement sur l’aspect monétaire pourrait déboucher sur une mauvaise stratégie pour un gouvernement ou une organisation internationale.

Articles qui pourraient vous intéresser