La Cour suprême du Brésil bloque l’accès à X et inflige une amende en cas d’utilisation de VPN

La Cour suprême brésilienne bloque X et impose des amendes, ravivant le débat sur la liberté d’expression et la souveraineté nationale face à Elon Musk.
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  1. La Cour suprême brésilienne a bloqué l'accès à la plateforme X et imposé des amendes sévères aux utilisateurs contournant l'interdiction via des VPN, déclenchant un débat national sur la liberté d'expression.
  2. Cette décision s'inscrit dans un conflit entre Elon Musk et le juge Alexandre de Moraes, ce dernier accusant X de ne pas respecter la législation brésilienne, ce qui a exacerbé les tensions autour de la souveraineté et de la justice au Brésil.
  3. L'amende quotidienne de 8 000 $ pour les utilisateurs utilisant des VPN pour accéder à X a été jugée disproportionnée et contestée par des experts juridiques et des politiciens, soulevant des questions sur les droits fondamentaux et la stabilité juridique.

La récente décision de la Cour suprême brésilienne de bloquer l'accès à la plateforme X (anciennement Twitter) et d'imposer des amendes sévères aux utilisateurs qui contournent l'interdiction via des réseaux privés virtuels (VPN) a déclenché un tollé au sein du pays.

Cette mesure, perçue par beaucoup comme une nouvelle atteinte à la liberté d'expression, a également soulevé des inquiétudes quant aux implications juridiques et à la souveraineté nationale.

Un contexte de conflit entre Elon Musk et la justice brésilienne

La décision de bloquer X fait suite à un conflit prolongé entre Elon Musk, propriétaire de la plateforme, et Alexandre de Moraes, juge à la Cour suprême du Brésil. Ce dernier, engagé dans une lutte acharnée contre la désinformation en ligne, a pris la décision radicale de restreindre l'accès à X après que l'entreprise a refusé de nommer un représentant légal au Brésil, une exigence de la législation civile brésilienne. Le bureau de X au Brésil, l'un des plus grands marchés de la plateforme, avait été fermé quelques semaines plus tôt, ce qui a exacerbé les tensions entre Musk et les autorités brésiliennes.

Musk, qui a critiqué à plusieurs reprises les demandes de censure formulées par Moraes, y voit une atteinte à la liberté d'expression. En revanche, Moraes justifie ses décisions comme nécessaires pour la protection de la démocratie brésilienne. Néanmoins, la décision de bloquer l'accès à X, et plus encore d'imposer des amendes aux utilisateurs contournant l'interdiction, a divisé l'opinion publique.

Réactions mitigées : entre soutien à la souveraineté et accusations d'autocratie

La réaction à la décision de Moraes a été immédiate et variée. D'un côté, certains considèrent cette action comme une affirmation de la souveraineté nationale face à un acteur étranger perçu comme hostile. Cependant, beaucoup y voient une dérive autocratique qui menace les libertés individuelles.

Luciano Huck, une figure médiatique influente, a exprimé son inquiétude en déclarant que l'ingérence du judiciaire dans les affaires courantes des entreprises était “très mauvaise pour le Brésil“. De son côté, Arthur Lira, président de la Chambre basse du Congrès, a souligné que cette décision suscitait de l'appréhension parmi les investisseurs et les acteurs économiques, exacerbant les préoccupations concernant l'insécurité juridique au Brésil.

La question des amendes : une mesure jugée disproportionnée

L'un des aspects les plus controversés de cette affaire est l'imposition d'une amende quotidienne de 8 000 $ pour les utilisateurs qui continuent d'accéder à X via des VPN. Cette mesure a été critiquée par des politiciens de droite et des experts juridiques qui la considèrent comme excessive et juridiquement douteuse. La note de l'Ordre des avocats du Brésil adressée à la Cour suprême a dénoncé cette amende comme une atteinte grave aux droits fondamentaux inscrits dans la Constitution.

Face à la controverse croissante, d'autres membres de la Cour suprême ont exprimé des opinions plus modérées. Luís Roberto Barroso, président de la Cour, a indiqué dans une interview que l'enquête de cinq ans sur la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux pourrait toucher à sa fin. Cette déclaration semble suggérer une volonté de désamorcer la situation et de recentrer les efforts de la Cour sur d'autres priorités.

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