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- BlackRock étend son fonds tokenisé BUIDL à Solana, après Ethereum, Polygon, Arbitrum et d’autres, confirmant sa stratégie multi-chaînes dans la DeFi. Le fonds atteint 1,7 milliard de dollars sous gestion, mais reste détenu par un nombre très limité de portefeuilles.
- Le choix de Solana repose sur ses performances techniques : rapidité, faible coût et scalabilité, idéales pour les produits financiers à haut volume.
- Le marché des bons du Trésor tokenisés explose avec plus de 5 milliards de dollars d’actifs. Face à BlackRock, des concurrents comme Franklin Templeton ou Ondo Finance accélèrent aussi, révélant une transformation irréversible du secteur.
BUIDL de BlackRock : Une offensive stratégique sur sept blockchains
Le géant de la gestion d’actifs BlackRock poursuit son incursion dans l’univers des actifs numériques en étendant son fonds monétaire tokenisé BUIDL à la blockchain Solana. Après un lancement initial sur Ethereum en 2023, ce véhicule d’investissement hybride — adossé à des liquidités et des bons du Trésor américain — est désormais déployé sur sept réseaux : Ethereum, Polygon, Aptos, Arbitrum, Optimism, Avalanche et maintenant Solana. Un choix qui reflète l’ambition croissante des acteurs institutionnels de s’ancrer dans l’écosystème web3.
Le fonds, officiellement baptisé BlackRock USD Institutional Digital Liquidity Fund, cumule aujourd’hui 1,7 milliard de dollars d’actifs sous gestion, avec des projections visant les 2 milliards dès le mois d’avril. Malgré ce volume impressionnant, seuls 62 portefeuilles en détiennent actuellement des parts on-chain, selon les données de rwa.xyz — une statistique révélatrice du caractère encore embryonnaire de l’adoption institutionnelle à grande échelle.
Solana, un choix technique et symbolique
Ce déploiement sur Solana n’est pas anodin. La blockchain se distingue par sa rapidité, sa scalabilité et ses faibles coûts de transaction, des qualités qui la rendent particulièrement attractive pour héberger des produits financiers à forte volumétrie. Carlos Domingo, PDG et cofondateur de Securitize — partenaire de BlackRock dans l’émission de BUIDL — souligne que « l’essor des actifs du monde réel tokenisés confirme l’intérêt croissant pour des produits institutionnels nativement blockchain ».
BUIDL permet ainsi à ses détenteurs de bénéficier du rendement sécurisé des bons du Trésor, tout en accédant à une infrastructure de règlement continue, sans les contraintes horaires des marchés traditionnels. C’est cette convergence entre rendement, liquidité et accessibilité qui rend le modèle si disruptif.
Une compétition féroce sur le marché des trésoreries tokenisées
BlackRock n’est pas seul à investir ce terrain. Franklin Templeton propose un produit équivalent qui s’appuie sur une capitalisation de 692 milliards de dollars, avec déjà plus de 550 détenteurs. De son côté, Figure Markets a récemment lancé YLDS, un stablecoin à rendement, tandis qu’Ondo Finance et Hashnote commercialisent également leurs propres versions de « bons du Trésor tokenisés », via USYC ou USDY.
En un an, ce marché en plein essor a été multiplié par six, atteignant désormais plus de 5 milliards de dollars. Pour les gestionnaires d’actifs, l’opportunité est double : capturer les flux dormants en quête de rendement et offrir aux investisseurs une alternative plus fluide et programmable aux fonds classiques.
Une transformation silencieuse mais irréversible
Le développement de BUIDL illustre une tendance de fond : la tokenisation des actifs traditionnels s’impose comme une lame de fond dans la finance mondiale. Pour BlackRock, il ne s’agit plus d’un simple pari technologique, mais d’un positionnement stratégique pour capter les flux de demain. Le pont entre Wall Street et la blockchain est en train de se consolider — un portefeuille à la fois.