- Le contrat perpétuel XPL sur Aster a connu un bug majeur, provoquant un passage éclair du prix de 1,30 $ à 4 $ et entraînant une vague de liquidations forcées suivie d’une panique.
- Aster a réagi en moins de trois heures en remboursant intégralement les pertes en USDT et en ajoutant une compensation pour les frais, mais n’a donné aucune explication technique claire.
- La plateforme, soutenue par YZi Labs et liée à l’entourage de CZ, voit sa transparence critiquée : absence de données on-chain, hidden orders, et doutes persistants sur sa gouvernance malgré une valorisation de plus de 15 milliards.
Aster, la plateforme de contrats perpétuels qui monte en flèche grâce au soutien de CZ, vient de vivre son premier gros couac. Jeudi, le contrat perpétuel lié au nouveau token XPL de Plasma a subi une envolée brutale, passant de 1,30 $ à (ironie du sort ?) exactement 4 $ en quelques secondes. Résultat : une vague de liquidations forcées, suivie d’un vent de panique sur la communauté.
Des liquidations, puis des remboursements en USDT
À peine l’incident constaté, Aster a publié un message rassurant : « tous les fonds sont SAFU« . Quelques heures plus tard, la plateforme confirmait avoir remboursé intégralement en USDT les traders liquidés, avec en prime une compensation pour les frais liés aux positions et aux liquidations. Une réaction rapide, distribuée en moins de trois heures selon le projet.
Sur le papier, tout semble réglé. Mais derrière ces remboursements se cache un malaise bien plus profond.
Un bug ou une négligence opérationnelle ?
Les spéculations n’ont pas tardé : plusieurs utilisateurs accusent Aster d’avoir mal géré la transition entre la phase de test et le lancement officiel du marché XPL, certains allant même jusqu’à envisagé que l’équipe d’Aster avait confondu le token XPL avec un stablecoin (Plasma étant une blockchain spécialisée pour l’USDT). Durant la phase préparatoire, l’index aurait été fixé artificiellement à 1 $, avec un prix plafonné à 1,22 $. Alors que la demande pour le token augmentait, les traders se retrouvaient dans l’incapacité de placer des ordres plus haut. Une fois ces garde-fous retirés, le système se serait retrouvé « dans le vide« , incapable de suivre le prix réel, provoquant ce pic soudain à 4 $ avant de retomber aussitôt.
Aster, de son côté, n’a confirmé aucune de ces explications, se contentant de promettre une enquête interne. Mais le doute plane. Pour une plateforme qui revendique déjà des volumes supérieurs à Hyperliquid, cette fragilité technique n’a rien d’anodin.
D’autant plus que le projet est soutenu par YZi Labs, entité liée à l’entourage de Changpeng Zhao. De quoi attiser les critiques sur la gouvernance et la fiabilité de l’exchange décentralisé.
Des millions en jeu, une transparence limitée
Le montant exact des liquidations compensées reste inconnu. Les estimations de la communauté évoquent plusieurs millions de dollars, mais Aster n’a communiqué aucun chiffre précis. Une opacité qui nourrit encore davantage la méfiance : en effet, les transactions sur le DEX Aster ne sont pas visibles on-chain.
Plasma, XPL et la croissance fulgurante d’Aster
Cet épisode tombe au pire moment pour Plasma, dont le réseau principal venait à peine d’être lancé, affichant déjà plusieurs milliards de dollars en stablecoins verrouillés et une valorisation pleinement diluée du token XPL dépassant 12 milliards.
Quant à Aster, son token a explosé en quelques jours, passant d’une valorisation de 560 millions à plus de 15 milliards. La plateforme a même pris la tête du volume quotidien de perpétuels onchain en septembre, dépassant Hyperliquid et toute la concurrence.
Mais cette croissance express, couplée à des mécanismes opaques comme les « hidden orders », des ordres invisibles dans le carnet, à rebours de la transparence habituellement mise en avant dans la DeFi, alimente une méfiance grandissante.
Une vitrine qui se fissure
L’incident du XPL n’est pas qu’un simple « glitch technique« . Il soulève des questions de fond sur la solidité d’Aster et sur ses choix de conception. La réaction rapide en matière de remboursements sauve les apparences à court terme, mais la confiance, elle, est déjà ébranlée. Dans un secteur où la moindre faille technique peut coûter des fortunes, la trajectoire d’Aster ressemble autant à une ascension fulgurante qu’à une bombe à retardement.