- Juste près avoir annoncé un x126 à venir, Arthur Hayes a vendu 96 628 HYPE pour 5,1 millions de dollars, réalisant un gain rapide de 823 000 dollars, tout en ironisant sur l’achat d’une Ferrari, provoquant la colère de la communauté.
- Maelstrom alerte sur le déblocage de 237,8 millions de HYPE dès novembre, représentant jusqu’à 11,9 milliards de dollars de tokens en deux ans, dont seulement 17 % seraient compensés par les rachats du protocole.
- Hayes maintient son pari d’un “Binance décentralisé” d’ici 2028 malgré cette vente opportuniste, mais le marché s’interroge sur la capacité d’Hyperliquid à absorber une telle pression vendeuse.
Un trade à 5 millions en pleine polémique
Arthur Hayes, cofondateur de BitMEX et aujourd’hui à la tête du fonds Maelstrom, vient de liquider une partie de ses tokens HYPE. Samedi 21 septembre, il a vendu 96 628 HYPE pour environ 5,1 millions de dollars, empochant au passage un bénéfice de 823 000 dollars en seulement un mois, soit près de 19 %.
La manœuvre a immédiatement déclenché une vague de critiques. Moins d’un mois plus tôt, Hayes promettait encore que HYPE pouvait exploser de 126 fois d’ici 2028. Quelques semaines plus tard, il revend massivement… pour financer l’acompte d’une Ferrari 849 Testarossa. Sur X, son ironie habituelle, “Need to pay my deposit on the new Rari”, a été perçue comme une provocation par de nombreux traders.
Un avertissement signé Maelstrom
Derrière l’anecdote, un signal plus sérieux. Le 22 septembre, Maelstrom a publié une analyse détaillée de ce qu’il appelle “le premier vrai test” pour Hyperliquid. Dès le 29 novembre, 237,8 millions de HYPE commenceront à se libérer progressivement sur deux ans.
À raison de près de 500 millions de dollars de tokens chaque mois, l’équivalent de 11,9 milliards de dollars pourrait inonder le marché. Problème : aux taux actuel, le programme de rachat du protocole ne couvrirait qu’environ 17 % de cette pression vendeuse. Résultat, près de 410 millions de dollars par mois risquent d’arriver sans contrepoids suffisant.
Une dynamique classique pour un protocole en hypercroissance, mais qui pose la question : les investisseurs ont-ils réellement intégré l’ampleur de ces déblocages ?
Le double discours de Hayes
Ce contraste est frappant. Le 27 août, dans un billet enflammé, Hayes décrivait Hyperliquid comme un “Binance décentralisé”, capable de dominer le marché des perpétuels on-chain. Sa projection reposait sur trois hypothèses radicales : un marché des stablecoins à 10 000 milliards de dollars, une part de marché équivalente à Binance, et une structure de frais intacte.
Aujourd’hui, le même Hayes explique qu’il a vendu ses tokens pour des raisons de gestion de risque, tout en assurant que le potentiel reste intact : “2028 est encore loin.” Autrement dit, il encaisse maintenant, mais maintient son scénario long terme.
HYPE face à sa première épreuve
Hyperliquid est devenu en quelques mois l’un des protocoles stars des perpétuels décentralisés. Son token HYPE est au cœur de la gouvernance, du staking et du partage des frais. Mais avec près de 12 milliards de dollars d’offre additionnelle en approche, le marché va devoir absorber un choc d’une rare intensité.
Hayes lui-même qualifie cette étape de simple “hurdle”, une embûche passagère. Pourtant, si les insiders et early developers cèdent à la tentation de vendre, la pression pourrait durer bien plus longtemps.
Ferrari aujourd’hui, Binance décentralisé demain ?
Cette séquence illustre parfaitement le paradoxe d’Arthur Hayes : provocateur, opportuniste, mais toujours visionnaire. Sa vente alimente la méfiance de la communauté, mais son pari sur 2028 reste posé.
La vraie question désormais : Hyperliquid peut-il absorber ce tsunami d’offre et rester sur sa trajectoire vers le statut de “Binance décentralisé” ? Ou le rêve de Hayes restera-t-il au garage, coincé entre la flamboyance d’une Ferrari et la dure réalité du marché ? Au final, difficile de savoir si Hayes souhaitait simplement enflammer le marché temporairement pour prendre des profits, ou s’il croit réellement à ses affirmations folles…