- L’argent connait une hausse historique de son prix surperformant la majorité des marchés, avant une chute brutale du métal de près de 10 % autour de 75 $ l’once ce matin.
- Les volumes onchain de l’argent tokenisé explosent, avec +1 200 % de transferts sur SLV et +300 % de détenteurs.
- La hausse repose sur des pénuries visibles, une backwardation à Londres, des restrictions chinoises et une demande solaire inélastique, malgré une correction violente à court terme.
L’argent a touché des sommets historiques avant de décrocher violemment. Rapidement après l’explosion des volumes onchain, le métal a chuté de près de 10 %, revenant autour de 75 $ l’once. Un rappel brutal de la nervosité extrême qui entoure actuellement les marchés.
L’argent attire massivement les investisseurs onchain
La flambée des prix observée ces dernières semaines ne s’est pas limitée aux marchés physiques ou aux produits dérivés. Elle s’est aussi traduite par un afflux spectaculaire de capitaux vers les versions tokenisées du métal. En particulier, la version tokenisée de l’iShares Silver Trust (SLV) a vu son volume mensuel de transferts bondir de plus de 1 200 % sur les 30 derniers jours. Le nombre de détenteurs a progressé d’environ 300 %, tandis que la valeur nette des actifs a augmenté de près de 40 % sur la même période.
Ces chiffres témoignent d’un phénomène clair : face à la volatilité et aux tensions sur l’offre, une partie des investisseurs cherche une exposition plus flexible, fractionnée et accessible 24h/24. La tokenisation permet notamment à des investisseurs non américains d’accéder indirectement à SLV, tout en profitant de la liquidité onchain. Cette vague de nouveaux investisseurs pourrait également correspondre avec l’arrivée des particuliers, plus proche du domaine blockchain.
Une tension extrême sur les marchés physiques
La hausse de l’argent n’est pas sortie de nulle part. Elle repose sur un cocktail explosif mêlant contraintes d’offre, demande structurelle et facteurs macroéconomiques. Les marchés physiques ont montré des signes de stress particulièrement marqués, avec des primes en Asie atteignant des niveaux à deux chiffres par rapport aux prix du COMEX.
À Londres, la courbe des prix s’est installée en backwardation. Autrement dit, l’argent coûte plus cher aujourd’hui que pour des livraisons futures, un signal classique de pénurie à court terme. Autour de 80 $ l’once, le marché envoyait un message clair : le métal est rare, et il est recherché immédiatement.
Chine, solaire et contraintes structurelles
Parmi les catalyseurs majeurs, la Chine joue un rôle central. Pékin a annoncé la mise en place, à partir du 1er janvier, d’un régime de licences à l’exportation sur l’argent raffiné. Une décision qui alimente les craintes sur la disponibilité mondiale du métal et renforce la pression sur les prix.
En parallèle, la demande issue de l’industrie solaire continue de grimper. L’argent reste un composant clé des panneaux photovoltaïques, et cette consommation demeure largement inélastique, même après un triplement des prix depuis 2024. Les fabricants absorbent le choc, faute d’alternatives technologiques immédiates.
Une correction qui n’efface pas la tendance de fond
La chute d’aujourd’hui de près de 10 %, ramenant l’once autour de 75 $, illustre la fragilité de l’équilibre actuel. Marges relevées sur les futures, prises de bénéfices et ajustements de fin d’année ont amplifié le mouvement.