+142 000 emplois aux USA en août : plus d’espoir pour une baisse de 0,5% de la Fed en septembre ?

Le marché de l’emploi américain montre des signes de ralentissement en août, influençant les attentes de baisse des taux d’intérêt de la Fed lors de sa prochaine réunion.
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  1. En août, l'économie américaine a créé 142 000 emplois, en deçà des prévisions des économistes (164 000), mais supérieur à la révision de juillet (89 000 emplois). Le taux de chômage a reculé à 4,2%.
  2. Le marché réagit avec prudence à ces chiffres, les indices boursiers et les taux des obligations du Trésor diminuent légèrement, tandis que le Bitcoin enregistre une hausse de 1%, atteignant presque 57 000 dollars.
  3. La Fed est attendue pour une potentielle baisse des taux en septembre, en raison du ralentissement de l'inflation et des signes de modération du marché du travail, mais le marché peine à évaluer l'ampleur de la baisse, prévue entre 0,25% et 0,50%.

En août, l'économie américaine a généré 142 000 nouveaux emplois, une performance inférieure aux attentes des économistes, qui tablaient sur 164 000 créations de postes, mais supérieure aux 89 000 emplois révisés à la baisse de juillet. Le taux de chômage a légèrement reculé à 4,2%, ce qui maintient la Réserve fédérale sur la voie d'une baisse des taux d'intérêt ce mois-ci.

Un rapport crucial avant la réunion de la Fed

Les données publiées par le Bureau of Labor Statistics (BLS) revêtent une importance particulière à l'approche de la prochaine réunion de la Fed, prévue pour le 17 septembre. Ce rapport sur l'emploi est l'un des derniers indicateurs économiques majeurs avant que la banque centrale ne décide de sa politique monétaire.

En juillet, les chiffres de l'emploi avaient été décevants, avec seulement 114 000 emplois créés et un taux de chômage atteignant 4,3%. Ces résultats avaient déclenché des craintes de récession pour la plus grande économie mondiale. Toutefois, le léger rebond des créations d'emplois en août semble atténuer ces inquiétudes, bien que les signes de ralentissement persistent.

Réaction des marchés financiers

À la suite de la publication des données sur l'emploi, les marchés financiers ont réagi avec prudence. Les contrats à terme sur le S&P 500 ont chuté de 0,3% tandis que ceux sur le Nasdaq 100 ont reculé de 0,4%, réduisant des pertes antérieures. Sur le marché obligataire, les rendements des bons du Trésor ont également baissé, avec une diminution de 0,08 point pour le taux à deux ans, qui est tombé à 3,67 %, et de 0,06 point pour le taux à dix ans, à 3,68 %.

Bitcoin en a pourtant profité pour enregistrer une hausse de 1% suite à l'annonce, se rapprochant à nouveau des $57,000.

Ces mouvements reflètent les attentes des investisseurs, qui continuent de parier sur une baisse de 0,25% des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion de la Fed. Les investisseurs estiment que la banque centrale pourrait maintenir une politique de réduction progressive des taux pour atteindre un niveau « neutre », qui ne stimulerait ni ne freinerait la croissance économique.

Un marché du travail moins dynamique

Les responsables de la Fed surveillent de près le marché du travail pour y déceler d'éventuelles faiblesses, notamment alors qu'ils s'efforcent de ramener l'inflation à leur objectif de 2%. L'indice des dépenses de consommation personnelles (PCE) “core“, un indicateur privilégié par les décideurs car il exclut les prix volatils de l'énergie et des aliments, a atteint 2,6% en août, un net progrès par rapport au pic de plus de 5% enregistré en 2022.

Ce ralentissement de l'inflation, combiné aux signes d'un marché du travail moins sous pression, incite la Fed à envisager une baisse des taux d'intérêt pour la première fois depuis le début de la pandémie. Depuis juillet dernier, les taux sont maintenus à un niveau historiquement élevé de 5,25% à 5%, un sommet de 23 ans. Toutefois, les tensions sur le marché du travail semblent s'atténuer, les entreprises réduisant les offres d'emploi sans pour autant procéder à des licenciements massifs.

Vers une politique monétaire plus souple

Avant la publication du rapport sur l'emploi d'août, une majorité des investisseurs sur les marchés à terme anticipaient une réduction modeste des taux par la Fed, de l'ordre de 0,25%, ce mois-ci. Cette réduction s'inscrirait dans une trajectoire de baisse progressive des taux d'ici 2025, permettant à l'économie de s'aligner sur un niveau plus équilibré.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir un marché du travail fort tout en continuant à progresser vers la stabilité des prix

Jay Powell

Le président de la Fed, Jay Powell, avait déclaré le mois dernier que la banque centrale ne cherchait pas à “refroidir davantage le marché du travail” et qu'elle ferait de son mieux pour soutenir le marché de l'emploi. Powell a reconnu que le marché du travail, autrefois un moteur de l'inflation en raison de la pénurie de main-d'œuvre et de l'augmentation des salaires, ne joue plus un rôle aussi central dans les pressions inflationnistes.

La faiblesse du rapport sur l'emploi du mois d'août pourrait inciter la Fed à abaisser ses taux de 0,50% lors de cette réunion. Pour autant, les chiffres clés de ce rapport ne semblent pas plaider en faveur d'une baisse si forte. Les révisions à la baisse non seulement de juillet (de 114 000 à 89 000), mais aussi de juin (de 179 000 à 118 000) sont quelque peu inquiétantes. Dans l'ensemble, la croissance moyenne de l'emploi sur trois mois, qui n'est que de 116 000, ne manquera pas d'être évoquée lors des discussions de la Fed.

Une vérification des autres détails du rapport montre une image un peu plus positive. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4% en août, alors que les prévisions tablaient sur 0,3% et que le mois de juillet avait enregistré une baisse de 0,1%. En glissement annuel, le salaire horaire moyen a augmenté de 3,8%, contre 3,7 % attendus et 3,6 % en juillet.

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