- Native Markets a remporté le vote on-chain pour le ticker USDH sur Hyperliquid, battant Paxos, BitGo, Ethena et Frax, avec l’appui des deux tiers des HYPE stakés. Le stablecoin sera adossé au cash et aux bons du Trésor US.
- Le lancement suivra un plan progressif : phase de test limitée, ouverture d’une paire USDH/USDC puis retrait des plafonds. Les premières opérations devraient commencer dans les prochains jours.
- Les réserves seront gérées off-chain par BlackRock et on-chain par Superstate via Bridge (Stripe), avec un modèle de redistribution visant à soutenir à la fois le HYPE et la croissance de l’USDH.
Une victoire qui secoue la scène des stablecoins
La bataille pour décrocher le ticker USDH sur l’exchange décentralisé Hyperliquid vient de s’achever. Après une semaine d’intenses discussions et de votes on-chain, c’est Native Markets, une équipe créée à la dernière minute et présentée comme ‘native’ de l’écosystème Hyperliquid, qui sort gagnante. Leur proposition a convaincu une supermajorité des validateurs (⅔ des HYPE stakés) face à des géants comme Paxos, BitGo, Ethena ou Frax. Résultat : la création d’un nouveau stablecoin, pensé pour renforcer l’autonomie de la plateforme.
Un lancement imminent, étape par étape
Native Markets ne compte pas perdre de temps. Le déploiement commencera par une phase de test limitée aux mint et aux redeem, avec des plafonds pour éviter tout incident. Puis suivront l’ouverture d’une paire spot USDH/USDC, avant de retirer progressivement les limites. Selon l’équipe, les premières opérations devraient démarrer dans les prochains jours.
Cette séquence marque un tournant pour Hyperliquid : c’est la première grande décision de gouvernance on-chain en dehors des listings habituels. Un signe fort de maturité pour l’écosystème, mais aussi la clôture d’une période controversée.
Des réserves gérées par BlackRock et Superstate
Le futur USDH sera émis sur HyperEVM, la blockchain native d’Hyperliquid. Ses réserves seront entièrement adossées à du cash et des bons du Trésor américain. Particularité : elles seront gérées à la fois off-chain par BlackRock, et on-chain par Superstate via Bridge, une solution détenue par Stripe. Une combinaison qui cherche à rassurer les investisseurs tout en gardant une dimension DeFi.
Côté rendement, la stratégie n’est pas encore totalement claire : une partie des revenus générés par les réserves servira à racheter du HYPE (le token d’Hyperliquid), l’autre à booster la distribution de l’USDH. Un cercle vertueux pensé pour aligner la croissance du stablecoin avec celle de l’écosystème.
Une menace pour l’hégémonie de l’USDC ?
Derrière ce lancement, c’est un duel qui s’annonce avec Circle et son USDC, aujourd’hui incontournable sur Hyperliquid. Selon DeFiLlama, près de 6 milliards de dollars d’USDC circulent déjà sur la plateforme. Si USDH parvient à s’imposer, l’équilibre actuel pourrait être bousculé.
Pour autant, USDC et les autres stablecoins ne sont pas écartés. Ils continueront d’être utilisés comme actifs de référence, à condition de respecter certains critères : 200 000 HYPE stakés (environ 10 millions de dollars), un peg solide à 1 $ et une profondeur de marché suffisante contre USDC et HYPE.
Un trio de fondateurs calibré pour le défi
Native Markets a été cofondé par trois profils de poids :
- Max Fiege, investisseur et conseiller de longue date dans l’écosystème Hyperliquid.
- Anish Agnihotri, chercheur et développeur blockchain.
- MC Lader, ex-président et COO de Uniswap Labs.
Un mélange d’expérience institutionnelle, de savoir-faire trading et de vécu dans la régulation crypto. De quoi donner de la crédibilité au projet face à des acteurs établis ?
Avec USDH, Hyperliquid se dote de son propre stablecoin, pensé pour renforcer son indépendance tout en stimulant la valeur du HYPE. Le timing est crucial : à l’heure où la bataille des stablecoins s’intensifie, l’arrivée d’un nouveau concurrent soutenu par une gouvernance communautaire pourrait redessiner la hiérarchie en place.