|
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Dernière modification effectuée le 24.09.2023 18:08
Les entreprises émettrices de stablecoins continuent leur expansion en cette période de bear market. En ce sens, Circle, la société émettrice de l’USDC, vient d’annoncer le transfert d’une partie de sa réserve dans un fonds géré par BlackRock.
Depuis l’effondrement de l’UST, les gouvernements du monde entier ont les yeux braqués sur les stablecoins et leur risque systémique. Dès lors, pour continuer de prospérer, les entreprises comme Circle et Tether sont dans l’obligation d’adapter leur stratégie afin de correspondre aux attentes réglementaires.
Ainsi, depuis le lancement de l’EUROC, Circle souhaite démontrer sa bonne volonté aux autorités compétentes en lançant une opération séduction à grande échelle. D’ailleurs, l’indisponibilité de l’EUROC sur le territoire européen en attendant la mise en conformité de l’entreprise aux règles de l’UE n’est certainement pas étrangère à la volonté de respecter les règles en vigueur.
En effet, le spectre d’une interdiction généralisée des stablecoins émis par des entreprises privées au profit des CBDC continue d’inquiéter l’ensemble de la communauté des crypto monnaies. La récente décision de Circle doit permettre à l’entreprise de rassurer le régulateur américain tout en démontrant la fiabilité de ses réserves d’USDC.
En savoir plus sur : Nikolai Mushegian de MakerDAO, retrouvé mort à 29 ans à Porto Rico
Un cadre juridique flou, mais propice à un renforcement des règles
Malgré les grandes manœuvres consécutives à l’effondrement de l’écosystème Terra Luna, les États-Unis peinent encore à émettre une direction claire quant à la direction prise par sa future législation sur les stablecoins.
En effet, la difficulté à cerner efficacement le secteur implique de longs mois de travail. Concrètement, les membres de la commission des services financiers de la Chambre des représentants espèrent pouvoir finaliser la rédaction d’un texte dans les prochaines semaines, mais il semble délicat de définir un horizon clair.
Dans ce contexte, Circle souhaite malgré tout respecter la doctrine informelle qui semble se mettre en place dans les différentes institutions du pays. Ainsi, par exemple, les stablecoins émis sur le territoire américain devront certainement être entièrement garantis par des réserves fiables et autorisées par le régulateur.
Circle commence à mettre ses réserves dans un fonds détenu par BlackRock
La constitution des réserves d’un stablecoin est essentielle à sa stabilité sur le long terme. Ainsi, la circulation actuelle des 43,9 milliards de dollars en USDC est soutenue directement par 44,1 milliards de dollars en espèces et en obligations d’Etat américaines à court terme.
L’implication de BlackRock n’est pas surprenante puisqu’en avril dernier, le gestionnaire de fonds avait intégré le tour de table de Circle. De plus, la grande proximité entre BlackRock et la SEC devrait permettre de rassurer les autorités américaines sur la stabilité de l’USDC.
En effet, le fonds dédié mis en place par BlackRock pour Circle est en préparation depuis plusieurs mois et a été enregistré auprès de la SEC. Ainsi, Circle sera la seule entité en mesure de placer des réserves au sein de ce fonds.
Pour l’heure, seule une partie minoritaire de la réserve de Circle a intégré ce fonds, mais l’objectif est de réussir à transférer 80% de la réserve dans le fonds détenu par BlackRock d’ici le mois de mars 2023.
Selon Jeremy Fox-Green, directeur financier de Circle, « une réserve de liquidité d’environ 20% du total de la réserve sera toujours détenue dans des banques partenaires pour permettre aux clients de racheter plus facilement de l’USDC ».
Vers une surveillance généralisée de l’USDC par l’Etat américain ?
Une zone d’ombre subsiste sur les intentions à long terme de l’entreprise américaine puisqu’elle aurait pour objectif ultime « d’intégrer ce fonds au programme de prise en pension de la Réserve fédérale américaine ».
De fait, le gouvernement américain aurait un pouvoir particulièrement étendu sur la réserve de Circle laissant supposer des risques sur la vie privée et la liberté financière des détenteurs d’USDC.
Dans ses efforts pour respecter la législation américaine, Circle pourrait bien faire preuve de zèle et mettre en péril l’indépendance de son stablecoin. L’entreprise emprunte actuellement une voie sinueuse, mais le risque d’une sortie de route n’est plus très loin.
