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- El Salvador envisage de rendre facultative l’acceptation du Bitcoin pour obtenir un prêt de 1,3 milliard de dollars du FMI, condition indispensable pour débloquer 3 milliards de dollars de financements supplémentaires.
- Depuis l’adoption du Bitcoin en 2021, les résultats économiques sont mitigés, avec une faible adoption locale et des critiques internationales sur les risques financiers, mais l’investissement est un réel succès.
- Le gouvernement ajuste sa stratégie en réduisant l’obligation d’accepter le Bitcoin et en adoptant des réformes pour apaiser les institutions financières et stabiliser son économie.
El Salvador sous la pression du FMI au sujet de sa politique Bitcoin
Le FMI s’est opposé à l’adoption de la monnaie numérique par le Salvador, citant les risques pour la stabilité et l’intégrité financières, et a exhorté le président du Salvador à cesser d’accepter les crypto-monnaies comme monnaie légale.
El Salvador s’apprête à modifier sa politique sur le Bitcoin en rendant facultative l’acceptation de la cryptomonnaie comme moyen de paiement. Cette décision vise à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 1,3 milliard de dollars, un prérequis pour obtenir deux autres financements majeurs : un milliard de dollars de la Banque mondiale et un milliard de la Banque interaméricaine de développement. Selon des sources citées par le Financial Times, cette stratégie pourrait débloquer plus de 3 milliards de dollars nécessaires au développement économique du pays.
Le FMI, qui s’est régulièrement opposé à l’utilisation du Bitcoin comme monnaie légale en raison des risques associés à la stabilité financière, aurait fait pression sur El Salvador pour réduire l’ampleur de son projet. En octobre, l’organisation avait une nouvelle fois exhorté le pays à revoir ses ambitions liées au Bitcoin, jugées trop risquées pour l’économie nationale.
Une adoption limitée et des résultats mitigés
Depuis que le président Nayib Bukele a fait d’El Salvador le premier pays à adopter le Bitcoin comme monnaie légale en 2021, les résultats de cette expérience monétaire se sont avérés mitigés. En août dernier, Bukele lui-même a reconnu que l’adoption locale de la cryptomonnaie restait faible, malgré une campagne massive pour promouvoir son utilisation. Si la population a accueilli avec scepticisme l’obligation d’accepter le Bitcoin, les critiques internationales, notamment du FMI, ont tenté de pointer du doigt les conséquences potentielles sur la stabilité financière et l’intégrité économique du pays.
El Salvador détient actuellement 5 750 bitcoins, évalués à près de 570 millions de dollars aux prix actuels. Toutefois, cette réserve n’a pas suffi à compenser les défis économiques croissants ni à convaincre les institutions financières internationales.
Les concessions d’El Salvador pour redresser l’économie
Pour obtenir le soutien du FMI, le gouvernement salvadorien s’est engagé à réduire son déficit budgétaire, adopter une loi anticorruption et augmenter ses réserves. Ces mesures, combinées à l’assouplissement de l’obligation d’accepter le Bitcoin, marquent un tournant stratégique dans la politique économique du pays. En rendant cette acceptation volontaire, El Salvador cherche à apaiser les réticences des entreprises locales et des institutions financières tout en maintenant une place pour le Bitcoin dans son système monétaire.
Cette évolution reflète un ajustement pragmatique face aux réalités économiques et aux pressions internationales. Si le projet Bitcoin de Bukele a mis El Salvador sous les feux des projecteurs mondiaux, il pourrait désormais s’effacer au profit d’une approche plus conventionnelle visant à stabiliser l’économie et à restaurer la confiance des partenaires financiers.
Une nouvelle ère pour le Bitcoin au Salvador ?
L’assouplissement de la politique sur le Bitcoin pourrait signaler une redéfinition du rôle de la cryptomonnaie dans l’économie salvadorienne. Alors que le pays continue de naviguer entre innovation et pragmatisme, son avenir financier dépendra de sa capacité à équilibrer les ambitions technologiques avec des impératifs économiques plus traditionnels.