- Nvidia fait face à une attente extrême, avec une volatilité anticipée de 6,4 % et plus de 280 milliards pouvant s’envoler en une séance, dans un climat où le marché doute du rythme réel de la croissance IA.
- Les analystes attendent 55,5 milliards de revenus puis 62 milliards au prochain trimestre, une croissance spectaculaire qui doit désormais être livrée sans aucune erreur pour éviter une correction brutale.
- Entre tensions géopolitiques, dépendance du secteur à un seul acteur et investissements colossaux autour des data centers IA, les résultats de Nvidia deviennent un test majeur pour tout le narratif technologique mondial.
Les attentes brûlantes de Wall Street autour d’Nvidia
L’heure de vérité approche pour Nvidia, et Wall Street retient son souffle. Le moindre mot de Jensen Huang peut déclencher un séisme boursier de plusieurs centaines de milliards. Les options anticipent déjà un mouvement moyen de 6.4 pour cent à l’ouverture, soit près de 280 milliards de dollars qui peuvent s’évaporer ou apparaître en une seule session. Une volatilité à la hauteur de l’entreprise devenue le premier géant à franchir les 5 000 milliards de valeur avant d’être rattrapée par la nervosité ambiante autour de l’intelligence artificielle.
Le recul récent du titre, environ 11 pour cent depuis fin octobre, s’inscrit dans un climat où l’idée d’un plafond de croissance pour l’IA revient avec insistance. Le Nasdaq a perdu plus de 4 pour cent ces cinq derniers jours. Meta décroche de 19 % sur un mois. Oracle de 20 %. Un signal clair. Les investisseurs commencent à douter de la vitesse à laquelle l’IA peut continuer à justifier les investissements colossaux engagés.
Des chiffres qui doivent rassurer
Pour ce trimestre, les analystes visent près de 55.5 milliards de dollars de revenus, au-dessus de la propre guidance de Nvidia en août. Pour le trimestre suivant, le marché table sur environ 62 milliards, une progression annuelle proche de 60 pour cent. Une croissance spectaculaire, mais qui doit désormais être délivrée sans fausse note.
Nvidia a pris l’habitude de pulvériser les attentes. Chaque trimestre a renforcé la conviction que le groupe domine l’ère de l’IA générative grâce à ses GPU, véritables briques fondamentales de l’économie des modèles. En octobre, Jensen Huang a même annoncé que l’entreprise avait sécurisé 500 milliards de revenus sur cinq trimestres. Une annonce qui avait brièvement propulsé l’action vers ses plus hauts.
Une nervosité qui s’amplifie
Les traders le savent. Si Nvidia déçoit, même légèrement, la correction pourrait être brutale. Les investisseurs ont renforcé leur exposition à l’IA tout au long de l’année, au point de transformer chaque publication de Nvidia en référendum sur l’ensemble du secteur technologique. Les fonds, les algorithmes et les particuliers réagissent en chaîne. Le marché craint un emballement trop rapide, trop dépendant d’un seul acteur, avec une valorisation devenue gigantesque.
Un contexte géopolitique et industriel complexe
L’ambition mondiale de Nvidia se heurte à un terrain miné. Les restrictions américaines sur les exportations de puces vers la Chine limitent une part clé de son marché. Pékin accélère de son côté le développement de solutions domestiques. Le secteur navigue donc entre pressions politiques, risques commerciaux et espoirs d’un assouplissement diplomatique.
En parallèle, Nvidia enchaîne les mégacontrats. OpenAI, Microsoft, Anthropic. Les sommes se chiffrent en dizaines de milliards pour construire les prochains centres de calcul capables d’alimenter l’IA de demain. Certains analystes pointent toutefois un écosystème qui tourne presque en vase clos, où fournisseurs, clients et investisseurs se croisent dans des montages circulaires parfois difficiles à démêler.
Un test pour l’IA tout entière
Le verdict de ce mercredi dépasse le cadre d’une simple publication trimestrielle. Il touche au cœur du narratif boursier de l’IA. Si Nvidia rassure, le marché pourrait retrouver de l’élan. Si elle déçoit, une vague de doute peut se propager à l’ensemble de la tech. Une seule certitude. La prochaine session ouvrira avec l’une des plus fortes variations de capitalisation de l’histoire d’une entreprise cotée. La tension est maximale.