- Paxos, émetteur du PayPal USD et du Pax Dollar, veut transformer sa charte de trust de l’État de New York en licence bancaire nationale pour opérer dans tous les États et renforcer sa crédibilité institutionnelle.
- Cette démarche s’inscrit dans une course entre géants crypto, avec Ripple et Circle également candidats, sur fond de cadre réglementaire favorable grâce au GENIUS Act porté par l’administration Trump.
- L’obtention de cette licence permettrait à Paxos de se positionner comme un acteur bancaire crypto majeur, en sécurisant ses opérations et en prenant un avantage compétitif dans le marché en pleine expansion des stablecoins.
L’émetteur de stablecoins Paxos veut obtenir une licence bancaire
Paxos, l’émetteur derrière le PayPal USD (PYUSD) et le Pax Dollar (USDP), vient d’annoncer son ambition : obtenir une charte de banque fiduciaire nationale auprès de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), l’autorité bancaire fédérale américaine. L’objectif : passer du statut de trust régulé par l’État de New York à une supervision fédérale, un cran au-dessus en termes de portée et de reconnaissance.
Ce n’est pas un mouvement isolé. Ripple et Circle, deux autres géants de l’écosystème, ont eux aussi déposé leur dossier ces derniers mois. La bataille pour devenir la première “banque crypto” est lancée, et Paxos veut s’assurer une place de choix dans le paysage réglementé qui se dessine aux États-Unis.
Pourquoi cette licence change tout
Une charte bancaire nationale ne se résume pas à un simple tampon administratif. Pour Paxos, c’est la clé pour opérer dans tous les États sans devoir jongler avec des régulations locales parfois contradictoires. Cela renforcerait aussi sa crédibilité auprès des institutions, des régulateurs… et des clients finaux.
Le PDG et cofondateur Charles Cascarilla l’a résumé clairement :
Nous voulons offrir aux entreprises et aux consommateurs l’infrastructure la plus sûre et la plus fiable possible.
Dans un marché où la confiance est devenue une denrée rare, chaque gage de sécurité compte.
Contexte politique et législatif favorable
Cette course aux licences intervient dans un climat politique plutôt accueillant pour la crypto. L’administration Trump, revenue au pouvoir, a poussé le GENIUS Act, une loi qui instaure un cadre réglementaire clair pour les stablecoins. Résultat : les acteurs majeurs se précipitent pour obtenir un agrément fédéral qui leur ouvrira toutes les portes.
Pour Paxos, ce mouvement arrive aussi au bon moment pour tourner la page d’un épisode embarrassant. La société a récemment réglé un différend avec le régulateur new-yorkais (NYDFS) autour de son partenariat passé avec Binance sur le stablecoin BUSD. Des manquements à la lutte contre le blanchiment et à la diligence réglementaire avaient été pointés… mais, selon Paxos, tout est corrigé depuis longtemps.
Le marché des stablecoins, nouvel eldorado bancaire
Avec cette demande, Paxos se positionne pour jouer dans la même cour que les acteurs bancaires traditionnels, tout en conservant son ADN crypto. Les stablecoins sont désormais un pilier de l’économie blockchain : moyens de paiement, collatéraux DeFi, ou encore rails financiers pour les entreprises.
En mettant la main sur une licence bancaire nationale, Paxos pourrait accélérer le développement de ses partenariats, sécuriser ses opérations à grande échelle et, surtout, se différencier dans un marché où la régulation devient un avantage compétitif.
Un signal fort pour l’industrie
Trois acteurs majeurs de la crypto, Paxos, Ripple, Circle, qui, en quelques mois, visent le même graal réglementaire : c’est un signal clair que la frontière entre finance traditionnelle et crypto s’amincit. Si l’OCC donne son feu vert, on pourrait voir émerger une nouvelle génération de banques… bâties dès le départ sur la blockchain.
La vraie question est simple : qui décrochera sa licence en premier, et à quelle vitesse cela redéfinira les règles du jeu pour le marché des stablecoins ?