- Le président Milei a dissous l’unité spéciale chargée d’enquêter sur ses liens et ceux de sa sœur avec le memecoin LIBRA, juste après la transmission des preuves au parquet.
- Le scandale a éclaté en février, après un tweet de Milei qui a fait exploser puis s’effondrer le cours du LIBRA, provoquant des soupçons de manipulation de marché.
- Malgré la dissolution de l’UTI, l’affaire reste explosive : des paiements supposés versés à Karina Milei pourraient constituer une preuve de corruption au sommet de l’État.
Milei dissout l’unité chargée d’enquêter sur son scandal crypto
Coup de théâtre en Argentine : l’unité spéciale chargée d’enquêter sur les liens entre le président Javier Milei, sa sœur Karina et le memecoin LIBRA vient d’être officiellement dissoute. Cette décision intervient après que les résultats de l’enquête ont été remis au parquet.
L’affaire LIBRA : un tweet, un crash, une polémique
Tout commence en février, lorsque Milei publie un tweet évoquant le memecoin LIBRA, un jeton basé sur Solana. L’effet est immédiat : la capitalisation du projet explose à 4,5 milliards de dollars… avant de s’effondrer de plus de 80 % en quelques heures. Le soupçon d’une manipulation de marché orchestrée au plus haut niveau de l’État fait alors surface.
La situation dégénère lorsque Hayden Davies, cofondateur du projet LIBRA, affirme pouvoir « contrôler » le président argentin grâce à des paiements versés à sa sœur Karina, figure centrale du gouvernement. L’implication directe de la famille présidentielle fait alors l’objet d’une enquête accélérée.
Unité dissoute, soupçons persistants
Créée pour faire la lumière sur ces allégations, l’Unidad de Tareas de Investigación (UTI) vient tout juste d’être dissoute par décret. Selon le ministère de la Justice, l’unité « a accompli sa mission ». Le document, signé par Javier Milei lui-même et par le ministre de la Justice Mariano Cúneo Libarona, acte la fin officielle des investigations administratives.
L’enquête avait mobilisé plusieurs organes de l’État, dont la banque centrale et l’agence anti-corruption, soulignant la gravité de l’affaire. Mais la rapidité avec laquelle l’unité a été dissoute suscite de nouvelles interrogations, alors que les preuves viennent à peine d’être transmises à la justice.
Une affaire loin d’être close
Le scandale LIBRA laisse derrière lui un marché échaudé, une opinion publique méfiante et un pouvoir politique fragilisé. La dissolution soudaine de l’UTI, bien que présentée comme une étape procédurale, pourrait être interprétée comme une tentative d’étouffer l’affaire.
La balle est désormais dans le camp du parquet. Mais dans un climat d’instabilité économique et de tensions institutionnelles, nombreux sont ceux qui doutent que la justice argentine puisse poursuivre l’enquête sans entraves.