Dernière modification effectuée le 06.09.2023 23:53
Le taux d'inflation des USA a atteint en juin dernier 9,1%. L'Europe annonce quant à elle 8,9% pour ce mois de juillet. Encore respectivement à 2% et 1% au premier trimestre 2021, comment les chiffres inflationniste se sont-ils emballés ?
Pandémie, impression monétaire et inflation.
La pandémie de COVID-19 a mis le monde à l'arrêt pendant presque 2 ans. Les chaînes de production ont fortement ralenti, voire se sont arrêtées. Seulement, parallèlement à cela, des mesures d’hyper stimulation de l’économie ont été menées par les états. Les taux directeurs avoisinaient les 0% et de nombreux chèques ont été envoyés aux foyers européens et américains pour lutter contre le manque à gagner engendrés par la pandémie. Cette stimulation a ainsi créé une forte demande sur des biens et services en quantité très limités durant cette période, causant ainsi une submersion de l’offre et une flambée des prix. Certains pans de l'économies sont ainsi, bien plus touchés que d'autres, poussant l'augmentation des prix bien au delà de la moyenne inflationniste des 9,1% et 8,4%. Et, c'est notamment le cas des hydrocarbures.
Les hydrocarbures et l’inflation en Europe et aux USA
Les prix à la pompe s'envolent. Le galon d’essence s’approche des $6, quant au litre il casse la barre des 2€. Les hydrocarbures sont touchés de plein fouet par la tempête inflationniste, en juin 2022 c’est 41,6% d'augmentation au pays de l’oncle Sam.
Et cette hausse drastique ne frappe pas seulement le pétrole. Le gaz a lui aussi subi des augmentations record. Faute à quoi ?
Deux éléments majeurs expliquent cette explosion du prix des hydrocarbures :
Premièrement, la transition écologique. Les états d'occident poussent vers les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique…) stimulant ainsi les investissements dans ce secteur au détriment des hydrocarbures. Les découvertes de nouveaux gisements ralentissent et avec elles la production de gaz et de pétrole. Cependant, le gaz est utilisé en tant que “back-up” aux énergies renouvelables, le besoin est constant. De plus, la relance d’après COVID a fait exploser la demande des ressources énergétiques. Le redémarrage de l'économie a été brutal et général, mais les raffineries peine à suivre la cadence. Créant ainsi un nouveau choc important entre l’offre et la demande et une augmentation drastique des prix.
Deuxièmement, la guerre Russo-Ukrainienne et les sanctions économiques qui en découlent. La Russie et l’Ukraine ne livrent plus (ou presque plus en Occident), causant ainsi, une pression supplémentaire sur les ressources minières, agricoles et les hydrocarbures. Le gaz russe représente en France 17% du mix énergétique et monte jusqu’à 40% chez nos voisins allemand. Les sanctions économiques pèsent fortement sur les économies européennes.
Quant aux Américains, c’est leurs importations pétrolière qui les inquiète. La visite de Biden au Moyen-Orient témoigne d’une volonté américaine de booster les productions pétrolières dans la zone. Cependant, les pays de l’O.P.E.P ne l'entendent pas de cette oreille, et rétorquent que leur production ne peut être plus rapide. Profitant au passage de l’augmentation des prix du pétrole pour renflouer les caisses endettées de leurs nations. À noter également, que la Russie occupe un siège important au conseil de l’O.P.E.P et porte une voix significative dans les décisions prises par l’organisation.
Alimentation et inflation en Europe et aux USA
Encore un pan important de l’économie qui se voit victime d’une inflation à deux chiffres. Aux USA l’augmentation des prix de l’alimentation atteint les 10,4% et avoisine les 8,2% en France avec un budget moyen annuel par français qui devrait atteindre les 2 963 euros.
La hausse des prix des industriels de l'agroalimentaire induit par l’inflation globale des ressources, mais également par la guerre entre les deux puissances agricoles que sont l’Ukraine et la Russie, se répercute directement sur le chariot des foyers.
Certaines denrées importantes comme les pâtes, la farine ou l’huile, voit leurs prix augmentaient respectivement de 19%, 28% et 53% par rapport à l’an passé.
Vers une inflation transitoire ou permanente ?
La question reste à trancher. Annoncée depuis plusieurs années par les gouvernements, comme basse et transitoire, la réalité est aujourd’hui différente. Les chiffres atteignent des records et les augmentations de prix s'enlisent et semblent se stabiliser à de nouveaux plus hauts.
C’est ainsi devenu la nouvelle priorité des nations, devant tous les autres défis qu’elles ont à affronter. Le président Biden fait de l'inflation son principal combat pour conserver le niveau de vie des Américains à des prix raisonnables et par ricochet maintenir sa popularité à l’approche des élections de mi-mandat. Reste à voir si les mesures à venir seront efficaces.