- Alphabet, maison mère de Google a franchi le seuil historique des 3 000 milliards de dollars de valorisation, rejoignant Microsoft, Apple et Nvidia dans le club des géants de la tech.
- L’action a bondi de plus de 30 % depuis juillet grâce à la publicité en ligne et à la croissance de Google Cloud portée par l’IA générative.
- Malgré les pressions judiciaires aux États-Unis et une amende record de 2,95 milliards d’euros en Europe, Alphabet continue de croître et bat de nouveaux records boursiers.
Un cap symbolique vient de tomber à Wall Street : Alphabet, la maison mère de Google, pèse désormais plus de 3 000 milliards de dollars. Avec cette valorisation, le géant californien rejoint le club très fermé de Microsoft, Apple et Nvidia, et confirme son statut d’acteur incontournable dans la course mondiale à l’intelligence artificielle et au cloud.
L’ascension fulgurante de Google depuis l’été
Depuis fin juillet, l’action Alphabet a bondi de plus de 30 %, atteignant un record à 252 dollars. Cette envolée s’explique par des résultats trimestriels solides, marqués par une croissance à deux chiffres de son chiffre d’affaires et de ses bénéfices. Les investisseurs saluent notamment la dynamique de son cœur de métier, la publicité en ligne, mais aussi la montée en puissance de Google Cloud, dopée par la demande en IA générative.
L’exemple est frappant : en quelques semaines, la capitalisation de Google a gagné près de 700 milliards de dollars. Une performance qui le place désormais juste derrière Nvidia, qui avait franchi le seuil inédit des 4 000 milliards de dollars cet été.
Les batailles juridiques en toile de fond
Cette ascension ne s’est pas faite sans turbulence. Alphabet reste sous la pression des autorités américaines et européennes. Aux États-Unis, Google a échappé début septembre à une injonction qui aurait pu forcer son démantèlement après avoir été jugé coupable d’abus de position dominante dans la recherche en ligne.
Le juge Amit Mehta a toutefois interdit à Google de signer des accords d’exclusivité avec les opérateurs et fabricants, tout en ordonnant au groupe de partager davantage de données avec ses concurrents. Le Département de la Justice, qui militait pour la vente de Chrome voire d’Android, a vu sa demande rejetée mais a déjà enclenché une procédure d’appel qui pourrait durer deux ans.
Bruxelles hausse le ton
En Europe, la Commission n’a pas relâché la pression : Alphabet a écopé début septembre d’une amende de 2,95 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles liées à la publicité dans son moteur de recherche. Une sanction massive, même si elle reste inférieure au précédent record de 4,12 milliards infligé en 2018 autour d’Android.
L’entreprise dispose de 60 jours pour présenter sa défense, mais Bruxelles a déjà laissé entendre que la cession forcée d’activités clés restait sur la table. De quoi raviver les tensions transatlantiques : Donald Trump a dénoncé publiquement ces sanctions comme « très injustes », menaçant de représailles commerciales.
Un futur sous haute surveillance
Malgré ce contexte tendu, les analystes restent optimistes. Citi a relevé son objectif de cours de 225 à 280 dollars, estimant que la clarté accrue sur le front réglementaire réduit une partie du risque. Mais la bataille judiciaire n’est pas terminée : la deuxième phase du procès américain sur la publicité en ligne doit s’ouvrir dans les prochains jours en Virginie.
Lors de la rédaction de cet article, Google affichait une nouvelle hausse de 1% pour dépasser 254 dollars en pre-market.
Pour les marchés, une chose est claire : même sous la menace d’amendes records et de procès à répétition, Alphabet continue d’écrire l’histoire. Avec plus de 3 000 milliards de dollars de capitalisation, Google prouve qu’il reste l’un des piliers de la tech mondiale, et un acteur que ni la justice ni la régulation n’ont encore réussi à freiner.