- La Fondation Ethereum place l’interopérabilité au centre de sa stratégie, avec l’objectif de faire fonctionner tous les Layer 2 comme un seul réseau fluide et transparent pour l’utilisateur.
- L’Ethereum Interoperability Layer (EIL) et l’Open Intents Framework doivent permettre des transferts et exécutions cross-chain sans ponts ni relayeurs, soutenus par de nouveaux standards comme ERC-7828 et ERC-7683.
- Des optimisations de vitesse sont prévues d’ici 2026 avec une réduction du temps de bloc à 6 secondes et des confirmations en 15-30 secondes, renforçant la compétitivité d’Ethereum et sa liquidité en DeFi.
Changement de cap stratégique pour la Fondation Ethereum
Après des années passées à réduire les coûts et à accroître la capacité du réseau, la Fondation Ethereum place désormais l’interopérabilité au sommet de ses priorités. L’enjeu est clair : faire en sorte que les multiples Layer 2 de l’écosystème fonctionnent comme un seul et même réseau, sans que l’utilisateur ait à se soucier de la complexité sous-jacente.
Dans un poste publié ce vendredi, l’équipe R&D du protocole résume l’ambition :
L’interopérabilité est l’opportunité la plus décisive pour améliorer l’expérience utilisateur au cours des 6 à 12 prochains mois.
Ethereum Interoperability Layer : la pièce maîtresse
Le cœur de cette nouvelle feuille de route s’appelle Ethereum Interoperability Layer (EIL). Il s’agit d’un système de messagerie trustless et résistant à la censure, conçu pour que les interactions entre rollups donnent l’impression d’une exécution sur une seule blockchain. Un document de conception publique est attendu en octobre 2025, ouvrant la voie à un standard commun pour les transferts d’actifs et de données entre L2.
Cette brique s’accompagne de l’Open Intents Framework, déjà popularisé par plusieurs projets phares depuis son introduction en février. Concrètement, les utilisateurs n’auraient plus à jongler avec des ponts ou des relayeurs : ils déclarent une intention (transférer, échanger, investir) et l’infrastructure commune se charge de l’exécution, peu importe le réseau de destination.
Harmoniser les standards
En parallèle, le travail sur les normes progresse. Deux propositions attirent l’attention : ERC-7828 et ERC-7683, qui visent à uniformiser le comportement des portefeuilles et la gestion des transactions à travers les rollups. Si elles sont adoptées, elles pourraient enfin gommer les différences techniques qui freinent aujourd’hui l’expérience multi-chaînes.
L’objectif est limpide : unifier l’expérience utilisateur et permettre aux applications Ethereum de s’étendre naturellement sur plusieurs réseaux, sans sacrifier la sécurité ni la composabilité.
Vers un Ethereum plus rapide
L’interopérabilité ne suffit pas : la vitesse compte aussi. La Fondation prévoit une Fast L1 Confirmation Rule d’ici début 2026, réduisant les temps de confirmation à 15 à 30 secondes. Des recherches sont également en cours pour diviser le temps de bloc par deux, passant de 12 à 6 secondes, tout en accélérant le règlement sur les Layer 2.
Ces améliorations visent à réduire la latence des interactions inter-chaînes, rendant l’écosystème non seulement plus fluide mais aussi plus compétitif face aux blockchains rivales.
Impact sur DeFi et liquidité
Si Ethereum parvient à faire fonctionner ses rollups comme un réseau unique, les conséquences pourraient être majeures. Les barrières actuelles, sources de fragmentation et de risques liés aux ponts, disparaîtraient. Résultat : une meilleure efficacité du capital, une liquidité accrue et l’émergence de nouveaux produits DeFi, impossibles à concevoir avec les infrastructures actuelles.
En un mot, Ethereum prépare un futur où l’utilisateur n’aura plus à penser en termes de Layer 2. Un seul réseau, plus rapide, plus simple et plus sûr. Un futur qui pourrait relancer l’avance de la blockchain face à une concurrence toujours plus agressive.
