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- Un membre influent de la DAO d'Arbitrum a proposé de rappeler près de 120 millions de dollars destinés au Gaming Catalyst Program (GCP) en raison de retards et d'un manque de transparence.
- Le GCP, censé stimuler l'adoption d'Arbitrum dans le gaming avec 225 millions de tokens ARB, n'a pas atteint ses objectifs initiaux, tels que la nomination des membres du conseil et l'ouverture des candidatures aux subventions.
- La proposition vise à relancer le dialogue et à exiger plus de transparence, mettant en lumière les défis de gouvernance au sein des DAO et l'importance d'une gestion efficace des ressources.
Arbitrum, la solution de scalabilité Layer 2, se trouve actuellement au cœur d’un débat animé au sein de sa DAO. Un membre influent, Joseph Schiarizzi, a proposé le rappel de près de 120 millions de dollars de fonds destinés à un programme de développement pour l’écosystème de jeux vidéo sur la plateforme.
Ce programme, le Gaming Catalyst Program (GCP), mis en place en juin dernier, a été conçu pour stimuler l’adoption d’Arbitrum dans l’univers du gaming. Cependant, plusieurs retards et un manque apparent de transparence ont poussé Schiarizzi à soumettre cette proposition, attirant l'attention de la communauté et des développeurs d'Arbitrum.
Un programme qui tarde à se mettre en place
Le GCP, annoncé en mars 2023 et ratifié par la DAO en juin avec 76% des voix en faveur, visait à investir 225 millions de tokens ARB pour favoriser le développement de l'écosystème gaming sur Arbitrum. Cependant, depuis le vote de ce programme ambitieux, il semble que peu d'avancées concrètes aient été réalisées. Les objectifs à atteindre dans les quatre premiers mois, incluant la nomination des membres du conseil, la création de demandes de propositions (RFPs) pour le développement d'infrastructures, l'ouverture des candidatures aux subventions, ainsi que la mise en place de canaux de communication, n'ont pas été respectés.
Cette inaction a conduit Schiarizzi à dénoncer le manque de suivi et à proposer le retrait de 220 millions de tokens ARB (environ 119 millions de dollars) du portefeuille multisignature (multisig) géré par les responsables du GCP, les fonds étant censés retourner dans la trésorerie de la DAO.
La complexité des délais et la réaction des développeurs
Steven Goldfeder, co-fondateur d’Offchain Labs, développeur d’Arbitrum, a réagi à cette proposition sur X, anciennement Twitter. Il a expliqué que la mise en place du programme est “super compliquée” et prend plus de temps que prévu. Selon Goldfeder, des appels bihebdomadaires ont bien eu lieu, et les retards sont justifiés par des démarches complexes, notamment en matière de structure légale, d'embauche et de surveillance.
A.J. Warner, directeur des partenariats et de la stratégie chez Offchain Labs, a quant à lui précisé que l'absence de rapports de transparence est due au fait que le programme est encore en phase de préparation. Il a ajouté que les fonds sont toujours sous le contrôle de la fondation et qu’aucune donnée tangible sur les performances du GCP ne peut encore être publiée.
Une proposition pour relancer le dialogue et la transparence
Bien que Schiarizzi ait admis qu'il ne s'attendait pas à ce que sa proposition soit adoptée, son objectif principal était de susciter un débat et d’obtenir plus de transparence. Selon lui, il ne s’agit pas d’annuler le GCP mais de le remettre sur les rails. Dans une modification de sa proposition, il a également noté que les membres du conseil du GCP l’ont informé qu’une date de début officielle du programme serait bientôt soumise à la DAO, suggérant que le démarrage effectif du GCP n’avait pas encore eu lieu.
L’essence de sa démarche est donc de rétablir un cadre de transparence conforme aux engagements initiaux pris lors du vote de juin. Schiarizzi a insisté sur le fait que son but n’était pas de saboter le GCP, mais de rappeler à la DAO et aux responsables du programme les obligations de transparence auxquelles ils s'étaient engagés.
Le défi des DAO : gouvernance et responsabilité
Cette situation met en lumière les défis inhérents à la gouvernance des DAO. L'un des points centraux des critiques est la gestion de fonds aussi importants (120 millions de dollars) par un petit groupe au sein d'un portefeuille multisig 3/5, une structure qui permet à seulement trois signataires sur cinq d’autoriser des transactions. Le manque de communication publique et de visibilité sur les progrès réalisés a exacerbé les frustrations des membres de la DAO, qui sont appelés à participer activement à la prise de décisions.
Dans les DAO, la décentralisation de la gouvernance est un idéal qui doit s'accompagner d'une transparence et d'un suivi rigoureux des projets financés par la communauté. Le cas d'Arbitrum et du GCP démontre à quel point le succès des initiatives dépend de la capacité à respecter ces engagements fondamentaux.
Conclusion : un moment de réflexion pour la communauté Arbitrum
La proposition de rappel des fonds par Schiarizzi a, pour l’instant, atteint son objectif principal : attirer l'attention de la communauté sur les retards du GCP et la nécessité de plus de transparence. Si le projet parvient à corriger sa trajectoire en apportant les clarifications attendues, il pourrait encore réaliser ses ambitions initiales. Toutefois, cet épisode souligne l'importance cruciale de la communication, de la transparence et de la gestion efficace des ressources dans les projets DAO, des principes clés pour maintenir la confiance et l'engagement au sein de la communauté.