- La CFTC ouvre la voie à l’utilisation des stablecoins comme collatéral réglementaire sur les marchés dérivés, une avancée majeure pour la tokenisation de la finance.
- Caroline Pham mène l’offensive malgré le blocage institutionnel, soutenant que la gestion du collatéral est la “killer app” des stablecoins.
- L’initiative, appuyée par le GENIUS Act, pourrait transformer l’USDC et autres stablecoins en piliers de la finance mondiale, renforçant leur rôle institutionnel et macroéconomique.
La CFTC donne le feu vert aux stablecoins
Le gendarme américain des dérivés, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), veut faire entrer les stablecoins dans une nouvelle dimension : servir de collatéral tokenisé pour répondre aux exigences de marge dans le gigantesque marché des dérivés. L’annonce, faite mardi soir par Caroline Pham, présidente par intérim de l’agence, marque une étape décisive dans la stratégie américaine de “crypto sprint”.
Une offensive en pleine bataille de gouvernance
Alors que la nomination de Brian Quintenz à la tête de la CFTC par Donald Trump reste bloquée au Sénat, Caroline Pham continue d’occuper le terrain. Depuis des mois, elle multiplie les initiatives, souvent main dans la main avec Paul Atkins, président de la SEC, pour accélérer l’intégration des actifs numériques. Son credo : transformer la régulation en moteur d’innovation plutôt qu’en frein.
“La gestion du collatéral est la killer app des stablecoins dans les marchés financiers”, a-t-elle insisté. Ce programme entend tester grandeur nature comment les stablecoins, désormais encadrés par le GENIUS Act (Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins Act), peuvent renforcer la fluidité du système financier.
Stablecoins et tokenisation, une nouvelle infrastructure
Concrètement, l’initiative vise à permettre aux investisseurs d’utiliser des stablecoins adossés au dollar comme garanties réglementaires. Une révolution potentielle pour un marché des dérivés qui pèse plusieurs milliers de milliards de dollars.
L’agence invite les acteurs du secteur, de Circle à Coinbase, en passant par Ripple, à soumettre leurs propositions d’ici au 20 octobre. L’objectif : dessiner un cadre opérationnel où la tokenisation devient une brique essentielle de l’architecture financière américaine.
La logique est simple : remplacer une partie du collatéral traditionnel par des tokens numériques stables, directement utilisables dans les systèmes de règlement. De quoi accélérer les échanges, réduire les coûts et offrir aux acteurs un accès instantané à la liquidité.
Un message fort pour l’économie et les marchés
La CFTC s’aligne ainsi sur les recommandations récentes du President’s Working Group, qui appelait l’agence à fournir des orientations claires sur l’usage du collatéral non monétaire tokenisé. Pour Pham, il ne s’agit pas seulement d’une réforme technique :
Ces améliorations vont libérer la croissance économique américaine. Les acteurs de marché pourront mettre leurs dollars au travail plus intelligemment, et plus loin.
Si l’initiative va au bout, les stablecoins pourraient franchir un cap : passer d’outils de trading crypto à instruments centraux de la finance mondiale. Pour les marchés, cela signifierait une montée en puissance de la tokenisation comme standard. Pour l’écosystème crypto, une reconnaissance institutionnelle majeure qui pourrait stimuler la demande, notamment pour l’USDC et d’autres stablecoins conformes au GENIUS Act.
À terme, cette intégration pourrait influencer directement les flux de capitaux, la dynamique du dollar tokenisé et même les politiques monétaires. La régulation américaine envoie un signal clair : les stablecoins ne sont plus une périphérie du système financier, mais une pièce maîtresse de son futur.