- Le London Stock Exchange Group lance une plateforme blockchain pour tokeniser les fonds privés, hébergée sur Microsoft Azure et déjà utilisée par MembersCap avec l’appui d’Archax.
- La tokenisation passe du stade expérimental à un usage industriel, réduisant coûts et délais, avec l’adoption croissante de géants comme BlackRock et Franklin Templeton.
- Les perspectives sont colossales : Standard Chartered estime à 30 000 milliards $ le marché des actifs réels tokenisés d’ici 2034.
La Bourse de Londres dévoile une plateforme blockchain
Le London Stock Exchange Group (LSEG) vient de franchir un cap stratégique : sa plateforme de tokenisation dédiée aux fonds privés est désormais opérationnelle. Hébergée sur Microsoft Azure, elle vise à transformer la manière dont les fonds lèvent, émettent et gèrent leurs actifs, tout en restant sous le contrôle du cadre réglementaire en vigueur.
Le premier utilisateur est MembersCap, un gestionnaire d’investissement basé aux Bermudes, qui a levé du capital pour son MCM Fund 1 tokenisé. La transaction a été structurée avec l’appui d’Archax, une bourse régulée à Londres spécialisée dans les actifs numériques. Un signal fort : la tokenisation sort des laboratoires et s’invite dans le cœur de la finance traditionnelle.
Tokenisation : du concept aux usages concrets
Longtemps cantonnée aux expérimentations, la tokenisation des actifs prend désormais une dimension industrielle. Le principe est simple : représenter des titres financiers traditionnels sous forme de jetons inscrits sur une blockchain. Résultat : des transactions plus rapides, des coûts de back-office réduits, et la possibilité d’un marché ouvert 24/7.
Comme le résume Dr. Darko Hajdukovic, responsable de la Digital Markets Infrastructure (DMI) au LSEG, « de nombreux processus des marchés privés peuvent être améliorés ». De BlackRock à Franklin Templeton, plusieurs géants gèrent déjà des milliards de dollars en produits tokenisés, principalement sur Ethereum et d’autres blockchains publiques.
Une bataille mondiale pour dominer le marché
Le calendrier n’a rien d’anodin. Le lancement londonien intervient alors que Nasdaq pousse un projet inédit aux États-Unis : permettre aux titres tokenisés de côtoyer les actions traditionnelles sur un même carnet d’ordres. Si la SEC donne son feu vert, ce mécanisme pourrait être actif dès 2026.
Les banques, elles, avancent plus prudemment. JPMorgan, acteur pionnier avec sa blockchain privée Onyx, reconnaît que le déploiement à grande échelle reste en retard sur les promesses initiales. Mais l’alignement croissant entre régulateurs, bourses et gestionnaires d’actifs indique que le mouvement est désormais irréversible.
Vers un marché de 30 000 milliards de dollars
Selon Standard Chartered, la valeur des actifs réels tokenisés (RWA) pourrait grimper à 30 000 milliards de dollars d’ici 2034. Déjà, les produits RWA représentent plus de 13 milliards de dollars verrouillés au 15 septembre 2025. Un chiffre ridicule comparé aux projections, mais qui reflète une dynamique soutenue.
Pour la crypto, le signal est puissant : l’infrastructure blockchain cesse d’être cantonnée aux stablecoins et à la DeFi pour devenir un pilier de la finance mondiale.