- La SEC a définitivement abandonné ses poursuites contre Binance et Binance.US, mettant fin à une procédure engagée en 2023 pour activité illégale de courtage sans enregistrement.
- Ce retrait intervient dans un contexte de changement politique aux États-Unis, marqué par le retour de Donald Trump et la nomination de dirigeants favorables à l’industrie crypto.
- Binance.US se dit entièrement blanchi, tandis que la SEC renonce à toute action future, actant une trêve complète sans possibilité de relance ni contre-attaque juridique.
La SEC abandonne les poursuites contre Binance
C’est la fin d’un bras de fer historique. Près de deux ans après avoir attaqué Binance en justice, la Securities and Exchange Commission (SEC) a officiellement retiré sa plainte contre la plateforme crypto ce jeudi. Une décision inattendue, sans justification détaillée, mais qui en dit long sur le virage politique amorcé par les autorités américaines depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Clap de fin sous influence présidentielle
Déposée en juin 2023, la plainte accusait Binance, Binance.US et son fondateur Changpeng Zhao (CZ) d’opérer illégalement comme courtier et bourse non enregistrée. Le dossier avait été jugé recevable par la juge Amy Berman Jackson, et la procédure devait se poursuivre. Mais tout a basculé début 2025 : Trump revient au pouvoir, la SEC gèle l’affaire, puis annonce sa volonté de classer l’affaire « avec préjudice », ce qui signifie qu’elle ne pourra jamais la rouvrir.
L’agence précise dans un document commun avec Binance qu’il s’agit d’un choix stratégique « dans l’exercice de sa discrétion » et ajoute que cette décision ne reflète pas forcément sa position sur d’autres procédures en cours. La SEC a d’ailleurs retiré plus d’une douzaine d’autres poursuites depuis janvier, amorçant un vaste recul réglementaire dans le secteur crypto.
Une victoire totale pour Binance.US
Pour Binance.US, c’est un soulagement majeur. Dans un communiqué, l’entreprise s’est dite « ravie que la SEC ait entièrement abandonné ses accusations », affirmant n’avoir jamais violé les lois américaines sur les valeurs mobilières. « Ce tournant est capital : il nous permet de nous concentrer à 100 % sur notre développement et sur la restauration de la confiance », indique la plateforme.
Une clause du retrait interdit même à Binance et ses entités affiliées de poursuivre à leur tour la SEC au sujet de cette affaire. Le deal est donc total : aucun retour possible pour les deux camps.
Nouveau leadership, nouvelle doctrine
Le revirement de la SEC s’inscrit dans une dynamique politique assumée. Trump a nommé Mark Uyeda à la tête de l’agence par intérim, avant d’imposer Paul Atkins comme président officiel, connu pour sa ligne pro-business. En parallèle, des projets de loi commencent à circuler au Congrès pour redistribuer les rôles entre la SEC et la CFTC dans la régulation des actifs crypto.
Le même jour, la commissaire Hester Peirce avertissait depuis la conférence Bitcoin 2025 : « Ne comptez pas sur l’État pour vous sauver si vous investissez dans des actifs spéculatifs. » Le ton est donné. Et pendant ce temps, Binance vient tout juste d’annoncer le listing du stablecoin USD1… adossé au projet crypto de Trump lui-même.