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Dernière modification effectuée le 05.09.2023 00:09
La santé économique de la Grande-Bretagne inquiète et la Banque d’Angleterre tire la sornette d’alarme. Compte tenu de la tension sur le marché obligataire qui est son paroxysme, la BOE (Bank of England) avertie que certains ménages pourraient faire face à de fortes pressions quant au remboursement de leur dette.
Une situation économique rappelle la crise de 2008
La situation économique dans laquelle se retrouve la Grande-Bretagne rappelle de mauvais souvenirs de la crise de 2008 qui avait eu une énorme conséquence sur les ménages. Toutes les conditions semblent être réunies pour qu’on assiste à un scénario semblable.
Depuis le 23 septembre, les marchés financiers de Grande-Bretagne sont dans une impasse suite à l’annonce du plan proposé par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng.
Selon le rapport trimestriel du Comité de politique financière de la Banque d’Angleterre, il sera très compliqué pour les ménages de supporter la hausse des prix des produits de première nécessité, sachant bien que les taux d’intérêt ont augmenté.
Dans cette condition, de nombreux ménages pourraient subir des pressions aussi fortes que celles de la crise de 2008 quant au remboursement de leur dette.
La réticence des investisseurs étrangers
Les entreprises, notamment celles liées au coût de l’énergie et du carburant, ont un rôle capital à jouer dans cette crise. Leur bénéfice sera déterminé par la hausse des prix et la baisse des demandes.
Au regard d’une telle incertitude, l'intérêt des investisseurs pour les actifs britanniques pourrait être fortement impacté à cause de la baisse des prix et du durcissement des conditions de crédit pour les entreprises. Ce qui pourrait impacter le secteur immobilier et commercial où les investisseurs étrangers sont fortement présents.
La BOE met la pression sur les fonds de pension britanniques
Le plan de relance présenté par le gouvernement consistait à réduire l’impôt des plus riches sans dévoiler le financement de cet allègement. Ce plan très controversé a fait grimper le marché obligataire qui touche même les fonds de pension britanniques.
Face à cet enlisement, la Banque d’Angleterre intervient rapidement. Depuis le 28 septembre, elle enclenche des achats d’obligations et de bons du Trésor sur les marchés. Vu la gravité de la situation, elle élargit les achats et double le plafond fixé.
Cette intervention permet de freiner la hausse des rendements obligataires et de sauver les fonds de pension britanniques. Mais cette solution est temporaire et ne va certainement pas tenir sur le long terme.
Consciente de ses limites, la BOE appelle à tirer de leçons. Parallèlement, elle met la pression sur les fonds de pension britanniques qui doivent présenter de nouvelles garanties vis-à-vis des marchés. Le dirigeant de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, explique qu’il est nécessaire de rééquilibrer les finances.
Il demande aussi au gouvernement britannique de suivre les prévisions de l’observatoire public afin de définir un cadre précis pour la politique budgétaire.