- Ethereum augmente son block gas limit de 45M à 60M, doublant sa marge opérationnelle en un an et répondant à la pression croissante de la DeFi et des rollups.
- Trois avancées techniques majeures sécurisent cette hausse, entre EIP-7623, optimisations clients et tests intensifs garantissant la stabilité du réseau.
- Le hard fork Fusaka et PeerDAS préparent une nouvelle phase de scaling, tandis que les rollups accélèrent et forcent le layer 1 à absorber davantage de données.
L’écosystème Ethereum vient de prendre une avance nette dans la course au scaling. Le réseau a relevé son block gas limit de 45M à 60M, une hausse massive qui augmente immédiatement la capacité de traitement des transactions. Cette décision intervient alors que les métriques de throughput battent déjà des records et que le hard fork Fusaka approche à grande vitesse. Dans un marché où chaque milliseconde compte, un tel saut n’est jamais neutre.
Une hausse validée par les validateurs et poussée par la communauté
Évidemment, la hausse du gas limit n’a pas été imposée : plus de la moitié des validateurs ont donné leur feu vert, déclenchant l’ajustement automatique le 25 novembre. Derrière ce vote, une demande claire : absorber la pression croissante de la DeFi, des rollups et des applications qui saturent la bande passante du layer 1.
Le chercheur de la Fondation Ethereum, Toni Wahrstätter, résume ce moment comme l’aboutissement d’un an d’efforts coordonnés. Passer à 60 millions en un an revient à doubler la marge opérationnelle du réseau, une accélération rare à ce niveau d’infrastructure. Pour un écosystème habitué à avancer par itérations prudentes, ce geste marque un changement de rythme.
Pourquoi ça tient techniquement : un trio d’avancées clés
L’augmentation n’aurait jamais été validée sans trois améliorations structurantes.
La première : EIP-7623, un garde-fou au niveau du protocole qui renforce la gestion du poids des blocs. Ensuite, des optimisations client ont amélioré l’efficacité des nœuds, réduisant les risques de propagation lente ou de désynchronisation. Enfin, des mois de tests sur les testnets ont confirmé que le réseau restait stable, même sous une charge simulée plus lourde.
Ce cocktail technique donne suffisamment de marge pour viser un scaling plus agressif du layer 1 tout en conservant la stabilité, un équilibre que la communauté considère sacré.
Vitalik tempère : plus de capacité, mais plus de précision en 2026
Vitalik Buterin rappelle que cette hausse n’est qu’une étape. Selon lui, les prochaines années s’orienteront vers des optimisations ciblées. Autrement dit : augmenter parfois le gas limit, oui, mais en ajustant en parallèle le coût des opérations les plus gourmandes. Cela inclurait les precompiles lourdes, les opcodes complexes ou certains appels contractuels.
Cette approche cherche à éviter une dérive des blocksizes tout en permettant un throughput supérieur. Une stratégie hybride qui colle à l’esprit Ethereum : flexibilité, mais pas au prix de la sécurité.
En parallèle, les rollups explosent les compteurs
Autre donnée clé pour comprendre le moment : les réseaux de scaling ont dépassé les 31 000 TPS cumulés sur les dernières 24 heures. Lighter domine avec plus de 5 455 TPS et près de 1.2 milliard de dollars en TVL, tandis que Base affiche 137 TPS. Cette dynamique renforce l’idée que le layer 1 doit absorber davantage de données si les rollups continuent d’accélérer.
Fusaka arrive : PeerDAS va rebattre les cartes
Tout s’aligne pour une montée en puissance coordonnée. Le hard fork Fusaka, prévu le 3 décembre, sera doté de PeerDAS, un nouveau modèle de data availability que Vitalik décrit comme essentiel pour le scaling futur. L’objectif : fluidifier, sécuriser et amplifier la capacité des rollups à publier leurs données.
Fusaka embarque aussi des mises à jour clients, des raffinements de consensus et des renforcements de sécurité. Une préparation méthodique pour absorber la croissance explosive d’un écosystème qui ne cesse d’envoyer un message clair : Ethereum veut rester le moteur central du Web3 et il s’équipe pour les années à venir.