- La Cour de l’économie numérique de Dubaï a gelé 456 millions de dollars liés à Justin Sun, estimant qu’il existe des preuves sérieuses d’abus de confiance dans la gestion des réserves du stablecoin TUSD.
- Une partie des fonds censés garantir TrueUSD aurait été redirigée vers Aria Commodities pour financer des investissements illiquides, provoquant une crise lorsque les détenteurs ont tenté de se faire rembourser.
- Le juge souligne l’absence totale de preuves d’Aria sur la localisation des fonds, entraînant un gel mondial inédit qui place Dubaï au centre de la régulation crypto internationale.
Le vent tourne pour Justin Sun. L’entrepreneur controversé derrière Tron et détenteur de plusieurs stablecoins est à nouveau dans la tourmente. La Cour de l’économie numérique de Dubaï vient d’ordonner le gel mondial de 456 millions de dollars, après avoir jugé qu’il existait des preuves « convaincantes » d’un abus de confiance dans la gestion des réserves de TrueUSD (TUSD).
Le stablecoin TrueUSD au cœur d’un scandale
L’affaire remonte à la crise de liquidité qui avait forcé Justin Sun à renflouer en urgence TrueUSD, un stablecoin censé être adossé 1:1 au dollar. En cause : une défaillance massive des réserves, aujourd’hui au centre d’un litige international.
Selon les avocats de Techteryx, l’émetteur de TUSD, une partie des fonds censés garantir le stablecoin aurait été détournée vers Aria Commodities DMCC, une société basée à Dubaï spécialisée dans le financement de matières premières et de projets miniers risqués. Autrement dit : l’argent censé sécuriser les utilisateurs aurait servi à financer des investissements illiquides dans les marchés émergents.
Des fonds volatilisés entre Hong Kong et Dubaï
Les transferts suspects, effectués entre 2021 et 2022, seraient passés par First Digital Trust, un fiduciaire hongkongais chargé de la garde des réserves. Problème : lorsque les détenteurs de TUSD ont voulu échanger leurs tokens contre du cash, les fonds n’étaient plus disponibles.
Techteryx affirme que ces mouvements ont violé les conditions de garde et transformé des liquidités censées être immédiatement mobilisables en prêts privés à long terme. Une situation explosive pour un stablecoin qui, par définition, repose sur la confiance et la stabilité.
Un financier sous surveillance
Derrière Aria Commodities se cache Matthew William Brittain, un financier britannique connu pour ses montages complexes via le groupe Aria. Dans une précédente déclaration, Brittain avait reconnu que son fonds n’était « jamais destiné à être hautement liquide », un aveu lourd de conséquences pour un actif censé garantir un stablecoin.
Le juge Michael Black KC, dans sa décision du 17 octobre 2025, a estimé que Techteryx présentait des « motifs sérieux de plainte ». Il a également noté qu’Aria n’avait fourni « aucune preuve tangible » expliquant comment les fonds avaient été transférés, ni qui détenait les actifs achetés avec cet argent.
Première mondiale pour la justice de Dubaï
La cour a donc ordonné un gel mondial des avoirs pour éviter que Brittain ne déplace ou restructure ses actifs avant qu’un tribunal de Hong Kong ne tranche définitivement la question de la propriété des fonds.
Cette décision marque une première historique pour la Cour de l’économie numérique de Dubaï, récemment créée pour traiter les litiges liés à la finance numérique et aux actifs crypto. Elle confirme aussi la volonté de l’émirat de se positionner comme un acteur central dans la régulation mondiale des finances crypto.
