- Gemini prépare le lancement de contrats de prédiction autorisant les utilisateurs à parier sur des événements politiques, économiques ou sportifs, après avoir déposé une demande d’agrément auprès de la CFTC.
- Ce mouvement stratégique intervient alors que les marchés de prédiction explosent, portés par Kalshi (4,4 milliards $ de volume) et Polymarket (3 milliards $), confirmant l’intérêt croissant du public et des investisseurs.
- Malgré une baisse de son action, Gemini affiche une vision claire : devenir un acteur majeur reliant finance traditionnelle et finance prédictive grâce à une infrastructure régulée et une portée mondiale.
Le géant américain Gemini prépare une offensive dans un secteur explosif : les marchés de prédiction. Selon Bloomberg, la plateforme fondée par les frères Winklevoss s’apprête à proposer des contrats de prédiction permettant de parier sur des événements économiques, politiques ou sportifs, une fusion entre spéculation, data et finance décentralisée.
Gemini s’ouvre aux marchés de prédiction
Tout a commencé en mai dernier, lorsque Gemini a déposé une demande auprès de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) pour devenir une plateforme agréée de produits dérivés. Ce statut, indispensable pour opérer légalement sur le sol américain, ouvre la voie à une nouvelle génération de contrats : les “event contracts”, ou contrats d’événements.
L’objectif ? Permettre aux utilisateurs de miser sur la probabilité d’un événement : la victoire d’un candidat, une décision de la Fed, ou même les résultats d’un match de sport. Ces produits pourraient être lancés dans les semaines à venir, selon des sources proches du dossier.
L’idée n’est pas nouvelle, mais le timing est parfait. Gemini, récemment introduite en bourse, cherche à se réinventer dans un marché crypto qui se professionnalise à grande vitesse. L’exchange a d’ailleurs glissé dans son prospectus d’IPO son ambition de conquérir le segment des marchés prédictifs, un espace encore largement dominé par des acteurs émergents.
Kalshi, Polymarket… et maintenant Gemini
En octobre, les deux plateformes phares du secteur ont atteint des volumes records : 4,4 milliards de dollars pour Kalshi, régulée par la CFTC, et 3 milliards pour Polymarket, en plein retour sur le marché américain. Ces chiffres donnent le ton : la demande explose.
Les marchés de prédiction séduisent à la fois les traders traditionnels et les investisseurs crypto, attirés par leur logique spéculative et leur efficacité informationnelle. Dans ce contexte, l’arrivée de Gemini change la donne. En combinant une infrastructure réglementée, une marque reconnue et une base d’utilisateurs mondiale, la plateforme pourrait offrir une alternative crédible à Polymarket, longtemps freiné par l’incertitude juridique aux États-Unis.
Un vent de changement du côté des régulateurs
Longtemps frileuse face à ces marchés hybrides, la CFTC semble désormais plus ouverte. Elle considère les marchés de prédiction non plus comme de simples plateformes de paris, mais comme des outils financiers innovants permettant d’agréger les anticipations collectives.
Cette évolution réglementaire attire déjà les grands noms de la finance et du divertissement. En août, Robinhood a conclu un partenariat avec Kalshi pour proposer des contrats liés à la NFL et au championnat universitaire. Même la NHL a signé des accords pluriannuels avec Kalshi et Polymarket, une première historique pour une ligue sportive américaine.
Une action en baisse, mais une vision claire
Côté marché, l’action Gemini a reculé de plus de 8 % mardi, clôturant à 15,35 € (contre un prix d’introduction équivalent à environ 35 €). Une correction brutale, mais logique pour une société encore en phase de repositionnement stratégique.
Le premier rapport de résultats de Gemini, attendu le 10 novembre, sera crucial pour jauger l’appétit des investisseurs. Mais une chose est claire : le pari des Winklevoss s’annonce ambitieux. Si la régulation continue de s’assouplir, Gemini pourrait bien devenir le pont entre la finance classique et la finance prédictive, un espace où l’information, la spéculation et la blockchain ne font plus qu’un.
