- Jesse Powell, cofondateur de Kraken, a été blanchi par le Département de la Justice américain, qui a classé sans suite l’enquête pour piratage et cyber-harcèlement.
- L’affaire, initiée par un conflit interne avec un centre artistique californien, reposait sur des accusations de blocage d’accès à des messageries électroniques.
- Bien que Kraken n’ait jamais été visé, l’affaire a montré la fragilité de la réputation des dirigeants crypto face à la pression réglementaire et médiatique.
Une affaire qui aurait pu coûter très cher à l’image de Kraken
C’était l’un des dossiers les plus sensibles du secteur crypto en 2023. Jesse Powell, figure emblématique de l’écosystème et cofondateur de Kraken, avait vu son domicile perquisitionné par le FBI. Des appareils électroniques saisis, des soupçons de piratage et de cyber-harcèlement à l’encontre d’un centre artistique à but non lucratif : le scénario avait tout pour ternir durablement sa réputation.
Mais en juillet 2025, l’étau se desserre. Le département américain de la Justice (DOJ) vient de classer l’affaire sans suite. Aucune charge ne sera retenue contre Powell.
Le contexte : des tensions internes dans un centre d’art californien
À l’origine de l’enquête : le Verge Center for the Arts, basé à Sacramento, dont Jesse Powell était membre du conseil d’administration. Selon des sources proches du dossier, l’organisation accusait Powell d’avoir bloqué l’accès à certaines messageries électroniques et d’avoir interféré avec les comptes informatiques internes. Une guerre froide aux airs de règlement de comptes entre mécène influent et dirigeants institutionnels.
De son côté, Powell a toujours réfuté les accusations. Il estime avoir été la cible d’une tentative d’éviction orchestrée par les dirigeants du centre, et dénonce une instrumentalisation de la justice dans un conflit interne.
Une descente du FBI qui a fait l’effet d’une bombe
La perquisition menée en 2023 par le FBI dans la résidence de Powell à Los Angeles avait fait grand bruit. À l’époque, l’affaire avait été révélée par le New York Times, entraînant immédiatement un regain de tensions autour des échanges crypto, déjà sous pression réglementaire.
Powell lui-même qualifie l’intervention d’ »expérience dévastatrice, à la fois sur le plan personnel et professionnel« . Et pour cause : même si l’enquête ne concernait pas Kraken, les spéculations allaient bon train.
Kraken hors de cause, mais l’ombre de la régulation plane
Depuis le début de l’affaire, Kraken a toujours tenu à se démarquer. Une porte-parole de l’entreprise avait précisé dès 2023 que l’enquête ne visait en rien la plateforme elle-même, et que rien n’indiquait un élargissement des investigations au-delà du conflit personnel.
Mais ce genre d’événement rappelle à quel point la frontière entre les dirigeants et les entreprises reste fine aux yeux du public, et des régulateurs. En pleine vague d’attaques des autorités américaines contre les acteurs crypto pour non-enregistrement et fraude, la prudence était plus que jamais de mise.
Un soulagement pour Powell, un rappel pour l’industrie
Aujourd’hui président du conseil d’administration de Kraken après avoir quitté le poste de CEO en 2022, Jesse Powell peut souffler. Mais cette affaire souligne à quel point l’image personnelle des leaders crypto reste vulnérable, même en dehors du champ strictement professionnel.
La leçon est claire : dans un climat de défiance généralisée, une simple accusation suffit à faire vaciller une figure du Web3. Et chaque affaire classée sans suite ne fait qu’amplifier la nécessité de distinguer conflits privés et responsabilités réglementaires.