Depuis que le Salvador a adopté le Bitcoin comme monnaie légale en 2021, cette décision n’a cessé de soulever des interrogations au sein des institutions financières mondiales, notamment le Fonds Monétaire International (FMI).
Selon le FMI, l’utilisation de Bitcoin comme devise officielle représente un risque significatif pour la stabilité économique d’un pays. Les fluctuations imprévisibles de la valeur du Bitcoin, qui peuvent parfois atteindre des variations de 70 % sur de courtes périodes, créent une incertitude extrême pour les gouvernements qui tentent de gérer leurs budgets.
Le FMI a clairement stipulé que ses états membres ne devraient pas reconnaître les actifs cryptographiques comme des monnaies officielles. Pourtant, le Salvador a choisi de ne pas suivre ces recommandations, ce qui a conduit à une tension croissante dans les discussions sur les conditions de prêt et de refinancement entre les deux entités. Cette réticence du FMI est devenue un obstacle majeur pour le pays qui souhaite accéder à de nouveaux financements.
Quel est le rôle du FMI et son lien avec le Salvador ?
Pour rappel, le Fonds Monétaire International (FMI) joue un rôle essentiel dans la stabilité économique mondiale en fournissant une assistance financière et des conseils aux pays membres. Il surveille les politiques économiques, aide à résoudre les problèmes de balance des paiements et promeut la coopération monétaire internationale.
En ce qui concerne le Salvador, le FMI a été impliqué dans l’évaluation de l’économie du pays et a proposé des recommandations pour améliorer sa stabilité financière. Les relations entre le FMI et le Salvador se sont intensifiées ces dernières années, notamment en raison de l’adoption du Bitcoin comme monnaie légale par le pays. Cette décision a suscité des préoccupations au sein du FMI concernant les risques potentiels pour la stabilité économique. Actuellement, le Salvador est en négociation avec le FMI pour obtenir une aide financière, mais les discussions sont compliquées par les implications de sa politique monétaire innovante.
Un Salvador endetté face à des besoins de refinancement critiques
Le Salvador, bien que ne disposant « que » de 188 millions de dollars de dette auprès du FMI, dépend fortement de son crédit international pour financer ses opérations et stabiliser son économie.
La capacité du pays à se refinancer repose sur la crédibilité qu’il obtient auprès des grandes institutions telles que le FMI. Le Salvador est contraint de maintenir de bonnes relations avec le Fonds pour obtenir des conditions de prêt favorables, non seulement auprès du FMI lui-même, mais aussi auprès d’autres prêteurs internationaux.
En effet, l’impact de la position du FMI va bien au-delà de ses prêts directs. Beaucoup d’autres créanciers internationaux se basent sur l’avis du FMI pour juger de la solvabilité d’un pays, à l’instar des agences de notation de crédit comme Standard & Poor’s. Sans cette validation, les taux d’intérêt des prêts que le Salvador obtient risquent d’augmenter, ce qui pourrait aggraver la charge de la dette nationale déjà élevée.
Gestion de la dette : le Salvador annonce une invitation au rachat de ses obligations en circulation
Le Salvador a annoncé le lancement d’une invitation à soumettre des offres pour le rachat en numéraire de toutes ses obligations en circulation. Cette invitation concerne un programme plus large de gestion proactive de la dette publique extérieure du pays, visant à promouvoir des initiatives de conservation et de durabilité.
L’invitation a débuté le 4 octobre 2024 et se terminera, sauf prolongation ou résiliation anticipée, le 10 octobre 2024 à 17h00, heure de New York. Le Salvador se réserve le droit de n’accepter qu’une partie des offres soumises ou de prolonger cette période selon son entière discrétion. Ce processus inclut également un financement concurrent assuré par JPMorgan Chase Bank.