Vitalik qualifie les propos de Michael Saylor sur la conservation de Bitcoin de ‘complètement fous’

Un débat oppose Michael Saylor et Vitalik Buterin sur la conservation régulée du Bitcoin, mettant en lumière les tensions entre intégration institutionnelle et décentralisation dans l’écosystème des cryptomonnaies.
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  1. Michael Saylor, fondateur de MicroStrategy, a affirmé que la conservation régulée du Bitcoin via des institutions financières établies est plus sûre, réduisant les risques de perte et la volatilité, allant jusqu'à accuser critiques de ‘crypto-anarchistes paranoïaques'.
  2. Vitalik Buterin, co-fondateur d'Ethereum, a vivement réagi en qualifiant les propos de Saylor de “totalement absurdes”. Il l'accuse de promouvoir une “capture réglementaire”, estimant que cette approche compromet l'essence décentralisée des cryptomonnaies et pourrait entraver l'innovation.
  3. Le débat souligne un clivage idéologique dans la communauté crypto entre ceux qui favorisent l'intégration institutionnelle et la régulation pour la sécurité et la stabilité, et ceux qui défendent la décentralisation et la self custody comme piliers de l'innovation et de la gouvernance collective.

Les récentes déclarations de Michael Saylor, fondateur de MicroStrategy et fervent défenseur du Bitcoin, concernant la garde (custody) régulée de BTC ont provoqué une vague de critiques, notamment de la part de Vitalik Buterin, co-fondateur d'Ethereum. Ce dernier n'a pas mâché ses mots, qualifiant les propos de Saylor de « totalement absurdes » et accusant ce dernier de défendre une approche de « capture réglementaire » dans l'écosystème des cryptomonnaies.

Un débat sur la garde régulée du Bitcoin entre Saylor et Vitalik

Tout est parti d'une interview de Michael Saylor avec Madison Reidy, journaliste d'affaires pour le NZ Herald. Au cours de cet entretien, Saylor a plaidé pour la reconnaissance du Bitcoin comme une forme de monnaie numérique essentielle au progrès humain. Mais c’est un segment spécifique sur la garde régulée des bitcoins qui a attiré l’attention de la communauté. Saylor y affirmait que les préoccupations entourant l’utilisation d’entités régulées pour conserver des bitcoins émanaient surtout de « crypto-anarchistes paranoïaques ».

Ces propos ont immédiatement enflammé le débat, en particulier chez les partisans de la self-custody (garde personnelle), qui prônent la conservation de leurs actifs numériques sans intermédiaire. Certains ont même déclaré que Saylor ne représentait plus un « vrai bitcoiner » en raison de cette prise de position.

Vitalik Buterin réagit violemment

Vitalik Buterin, une des figures majeures de l'univers crypto, a rapidement réagi aux déclarations de Saylor. Dans un message posté sur X (anciennement Twitter), il a exprimé son désaccord profond : « Je dirai volontiers que les propos de Michael Saylor sont totalement fous », a-t-il écrit. «. Ce n'est pas ce que représente la crypto pour moi. »

Buterin a rejoint les critiques exprimées par Jameson Lopp, cofondateur et CTO de Casa, un service spécialisé dans la sécurisation des clés privées pour le Bitcoin. Lopp avait averti que la self-custody ne concernait pas uniquement « les paranoïaques qui vivent en ermite », mais qu’elle jouait un rôle clé dans le maintien de la décentralisation, la sécurité du réseau et l’innovation continue dans l’écosystème du Bitcoin.

Saylor défend les entités régulées

Lors de son interview, Saylor a pris position en faveur de la conservation des bitcoins via des entités régulées telles que BlackRock, Fidelity, JPMorgan ou State Street. Selon lui, cette approche serait plus sûre, atténuerait la volatilité et réduirait les risques de perte, car les gouvernements auraient moins de raisons de cibler ces grandes institutions financières.

Saylor a même évoqué l’Ordre exécutif de 1933 du président Franklin D. Roosevelt, qui obligeait les citoyens américains à remettre leur or au gouvernement pour stabiliser l’économie pendant la Grande Dépression. Il a minimisé les préoccupations selon lesquelles la garde par des entités régulées pourrait mener à une centralisation accrue ou à une saisie gouvernementale, affirmant que ces inquiétudes provenaient principalement de « crypto-anarchistes paranoïaques ». Il a toutefois concédé que la self custody restait une option, mais que les craintes liées aux entités régulées étaient exagérées.

L'approche controversée de Saylor

Saylor n'a pas hésité à défendre son point de vue, arguant que l’utilisation d’entités régulées apportait une stabilité et une sécurité accrues pour les détenteurs de bitcoins. Selon lui, ces institutions, en raison de leurs liens avec les gouvernements et les législateurs, seraient moins susceptibles de faire face à des attaques réglementaires que les entités non régulées.

Cette position s’inscrit dans une stratégie plus large de Saylor, qui voit le Bitcoin comme un atout essentiel pour MicroStrategy. Plus tôt ce mois-ci, il avait déclaré à des analystes de la société de recherche Bernstein que l'objectif ultime de MicroStrategy était de devenir une « banque Bitcoin » avec une valorisation atteignant le trillion de dollars.

Un clash idéologique entre Michael Saylor et Vitalik Buterin

Le différend entre Saylor et Buterin souligne un clash idéologique de plus en plus présent dans le monde des cryptomonnaies. D'un côté, des personnalités comme Michael Saylor cherchent à intégrer le Bitcoin dans un cadre plus régulé et institutionnalisé, en mettant en avant la sécurité et la stabilité. De l'autre, des défenseurs de la décentralisation radicale comme Vitalik Buterin considèrent que ce type d’approche compromet l’essence même des cryptomonnaies, qui est de s'émanciper des intermédiaires et des régulateurs traditionnels.

Pour Vitalik et ses alliés, la décentralisation ne concerne pas uniquement la sécurité des avoirs, mais aussi la préservation de l'innovation et de la gouvernance collective, des valeurs fondamentales qui, selon eux, seraient menacées par l'approche de Saylor. Quant à ce dernier, il reste convaincu que le Bitcoin, pour s'imposer durablement, doit passer par un cadre institutionnalisé, géré par des acteurs de confiance.

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