Vitalik Buterin relance le débat : des marchés « trustless » pour couvrir les frais de gas Ethereum

Vitalik Buterin relance un débat profond sur la création d’un marché à terme trustless pour stabiliser les frais de gas Ethereum malgré les défis économiques posés par l’EIP-1559.
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  1. Vitalik Buterin propose un marché à terme entièrement onchain sur le basefee afin de couvrir l’incertitude des frais de gas et d’offrir un indicateur clair des attentes du marché.
  2. Des figures comme Hasu et Martin Koppelmann doutent de la viabilité du mécanisme, en raison d’un manque d’acheteurs naturels et de la complexité induite par le burn introduit avec l’EIP-1559.
  3. Le débat s’inscrit dans une période de forte accélération de l’innovation sur Ethereum, où les incitations économiques et la soutenabilité des frais deviennent un enjeu stratégique.

Vitalik Buterin veut s’attaquer à l’un des irritants historiques d’Ethereum : l’imprévisibilité des frais de transaction. Le cofondateur de la blockchain a proposé la création d’un marché à terme entièrement onchain permettant aux utilisateurs et aux développeurs de se couvrir contre l’évolution future du gas. Une idée ambitieuse, mais qui suscite déjà de sérieux doutes au sein de l’écosystème.

Un hedging natif pour lisser l’incertitude des frais

Dans un post publié sur X, Vitalik explique que beaucoup d’utilisateurs demandent si les frais bas observés récemment peuvent durer. Malgré l’amélioration du throughput et la réduction des congestions après les dernières mises à jour, dont Fusaka et la hausse du block gas limit à 60 millions, l’inquiétude demeure.

L’idée : créer un marché à terme sur le basefee, véritable baromètre de la congestion. Les utilisateurs pourraient préacheter un volume de gas pour une période donnée, se protégeant ainsi des futures flambées. En parallèle, ce marché agirait comme un indicateur clair des attentes du marché quant aux frais futurs, un outil qui manque aujourd’hui malgré les avancées techniques.

Premier obstacle : « personne n’est naturellement short gas »

La critique la plus nette est venue d’Hasu, stratège chez Flashbots. Pour lui, ce marché ne peut pas fonctionner car il lui manque un élément essentiel : un short side naturel. Beaucoup d’acteurs sont « short gas », ils consomment du gas et voudraient se couvrir, mais personne n’a intérêt économique structurel à être long gas.

Sans contrepartie, pas de marché. Au mieux, un peu de spéculation opportuniste, mais pas la profondeur suffisante pour absorber des volumes significatifs.

Vitalik a alors suggéré que « le protocole soit le short », via une mise aux enchères onchain de droits sur le basefee pour un quota de gas par bloc. Une manière de transférer une partie du risque aux protocol-level economics d’Ethereum. Mais Hasu estime que cela déplace le problème plus qu’il ne le résout : les enchérisseurs paieraient l’essentiel de la valeur au protocole, n’achèteraient que s’ils anticipent une hausse et, là encore, ne créeraient pas une véritable pression vendeuse.

Le burn mechanism, une complication majeure

Martin Koppelmann, cofondateur de Gnosis, a ajouté un point crucial : le mécanisme d’EIP-1559, qui brûle une partie des frais, rend le concept structurellement plus complexe. Sans burn, les validateurs auraient été des vendeurs naturels de couverture. Avec le burn, les vendeurs potentiels doivent assumer beaucoup plus de risque et chargeront une prime élevée, ce qui risque de tuer le marché dans l’œuf.

Vitalik maintient qu’un tel mécanisme permettrait au protocole de se rapprocher d’une position neutre et aux utilisateurs de se couvrir efficacement. Mais même les partisans de la recherche économique onchain reconnaissent que la conception d’un marché profond et trustless sur le gas se heurte à la nature même d’Ethereum post-EIP-1559.

Un débat qui s’inscrit dans une phase d’innovation accélérée

Cette proposition arrive alors que la recherche Ethereum entre dans une phase d’intensité inédite : hard forks semestriels, montée en puissance du throughput, nouveaux frameworks comme Kohaku pour la confidentialité et redécouverte du rôle de DeFi comme épargne à long terme.

La question désormais : Ethereum peut-il créer un marché dérivé natif sur l’un de ses propres paramètres fondamentaux sans rompre ses incitations économiques ? La discussion ne fait que commencer, et elle pourrait redéfinir la façon dont les frais sont perçus, anticipés et gérés sur l’un des réseaux les plus utilisés au monde.

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