- Plus de 200 entreprises cotées détiennent désormais plus de 780 000 BTC, soit plus de 90 milliards de dollars, dans une stratégie massive de trésorerie Bitcoin encouragée par la hausse post-Trump.
- Fred Thiel (MARA) alerte : cette accumulation au sommet pourrait entraîner une correction si la demande fléchit, d’autant que les whales commencent à vendre leurs positions.
- Contrairement aux ETF, les sociétés à trésorerie Bitcoin sont vulnérables à la chute du mNAV, ce qui pourrait forcer des ventes en chaîne et déclencher un krash semblable à l’éclatement des ICO.
Une course aux réserves crypto qui pourrait mal finir
En 2025, accumuler des bitcoins est devenu la nouvelle norme pour les entreprises cotées. Depuis l’élection de Donald Trump, le prix du BTC a explosé, poussant plus de 200 sociétés à se lancer dans une stratégie de réserve crypto. Résultat : plus de 780 000 BTC sont désormais détenus par des entreprises, soit plus de 90 milliards de dollars au cours actuel.
Mais Fred Thiel, PDG de MARA Holdings, premier mineur coté en Bourse par la capitalisation et deuxième plus gros détenteur de bitcoins derrière Strategy (ex-MicroStrategy), n’est pas convaincu. Lors de l’annonce de ses résultats trimestriels, il a lancé un avertissement sans détour :
Ils ne peuvent pas tous réussir.
Une spirale de concurrence… et de ventes ?
Derrière cette phrase se cache un constat brutal : plus les entreprises se ruent sur Bitcoin, moins les avantages sont durables. Pour Thiel, cette frénésie pourrait même devenir un facteur de chute si la demande ralentit.
D’autant que certains signaux sont inquiétants. Les “whales”, ces gros détenteurs historiques, sont en train de vendre. Et ils le font au sommet du marché, ce qui pourrait précéder une correction brutale.
Les gens qui construisent des trésoreries achètent au sommet. Et à un moment, la demande va fléchir.
Les limites du modèle “Bitcoin en réserve”
Contrairement à un ETF comme ceux de BlackRock ou Fidelity, une “Bitcoin treasury company” dépend directement de son bilan crypto. Pour les investisseurs, un indicateur devient clé : le mNAV (Multiple of Net Asset Value), qui compare la valeur de l’entreprise à la valeur de ses bitcoins.
Mais que se passe-t-il quand le mNAV s’effondre, ou passe en négatif, comme ce fut le cas pour Grayscale à l’époque ?
Ces entreprises devront vendre leurs bitcoins, prévient Thiel.
Et si les ventes s’enchaînent, l’effet boule de neige pourrait précipiter une correction du marché.
“Un air d’ICO”… avec des milliards en jeu
Thiel va plus loin : selon lui, cette dynamique ressemble aux ICO de 2017, quand tout le monde voulait sa part du gâteau, jusqu’à l’éclatement de la bulle.
Trop de bonnes choses tuent les rendements pour tout le monde.
En creux, c’est aussi un moyen pour MARA de se distinguer. “Ce qui nous différencie ? La plupart de nos bitcoins, on les a minés, pas achetés.” Un message clair adressé aux investisseurs.
Une correction inévitable ?
Pour le moment, MARA affiche une santé financière éclatante : EBITDA, chiffre d’affaires et bénéfices nets à des records historiques. L’entreprise a même levé près de 941 millions de dollars pour renforcer sa position.
Mais malgré ces résultats, une ombre plane :
Je ne pense pas que Bitcoin va chuter de 80%, mais une baisse de 20 à 30% est tout à fait possible.
Fred Thiel
Dans un marché où même les géants vendent au sommet, la prudence ne semble pas encore redevenir tendance.