Hong Kong propose une exonération fiscale crypto pour attirer les fonds spéculatifs et les fortunes

Hong Kong dévoile une exonération fiscale sur les gains crypto et autres investissements pour attirer fonds spéculatifs et family offices, rivalisant avec Singapour et la Suisse.
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  1. Hong Kong propose d’exonérer de taxes les gains issus des investissements crypto et autres actifs pour attirer les capitaux internationaux.
  2. Cette initiative vise à rivaliser avec Singapour, leader régional, qui a lancé plus de 1 000 fonds depuis 2020 grâce à une fiscalité avantageuse.
  3. La réforme pourrait consolider la position de Hong Kong comme hub mondial des actifs numériques et de la finance offshore.

Une offensive fiscale d’Hong Kong pour séduire les investisseurs

Hong Kong dévoile un ambitieux plan visant à exonérer de taxes les gains issus des investissements en crypto, en crédits privés et dans d’autres actifs financiers. Ce projet cible spécifiquement les fonds spéculatifs, les fonds de capital-investissement et les véhicules d’investissement des familles ultra-riches, dans le cadre d’une stratégie pour renforcer sa position comme hub financier offshore de premier plan.

Dans une proposition détaillée de 20 pages, le gouvernement de Hong Kong met en avant la fiscalité comme un facteur déterminant pour les gestionnaires d’actifs dans leur choix de localisation. L’objectif affiché est clair : créer un environnement attractif pour attirer des milliards de dollars de capitaux.

Une bataille régionale avec Singapour et la Suisse

Ce plan intervient dans un contexte de compétition féroce entre Hong Kong, Singapour et la Suisse pour attirer les investisseurs fortunés et les fonds internationaux. Ces trois places financières rivalisent sur le terrain des structures fiscales avantageuses et des cadres réglementaires souples. Singapour, en particulier, a pris une longueur d’avance ces dernières années en introduisant en 2020 les variable capital companies, une structure juridique flexible et faiblement taxée. Plus de 1 000 fonds de ce type ont été lancés à Singapour depuis leur création.

En réponse, Hong Kong a promu les open-ended fund companies, des entités juridiques similaires permettant de regrouper plusieurs sous-fonds au sein d’une seule structure. Selon les données officielles, plus de 450 de ces fonds ont vu le jour à Hong Kong à ce jour. Mais malgré ces efforts, les lancements de fonds dans le territoire chinois restent inférieurs à ceux enregistrés à Singapour.

Un cadre attractif pour les actifs numériques

L’une des mesures phares du projet consiste à étendre l’exonération fiscale aux investissements en actifs crypto. Cette initiative vise à consolider la position de Hong Kong comme centre mondial de trading de cryptomonnaies. Alors que Bitcoin connaît une hausse notable depuis la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines, les investisseurs spéculent sur un futur cadre réglementaire plus favorable aux cryptos aux États-Unis.

Patrick Yip, vice-président et expert fiscal chez Deloitte Chine, estime que ces réformes fiscales offriront une plus grande « certitude » aux investisseurs et bureaux familiaux qui gèrent de vastes portefeuilles. Selon lui, jusqu’à 20% des allocations des family offices basés à Hong Kong sont déjà orientées vers les actifs numériques, un chiffre significatif qui pourrait encore croître avec ce nouveau cadre fiscal.

Des défis réglementaires et une concurrence accrue

Hong Kong doit également composer avec des investisseurs chinois de plus en plus méfiants face à la politique de répression des démonstrations ostentatoires de richesse menée par le président Xi Jinping. Ces derniers préfèrent souvent déplacer leurs actifs vers des juridictions offshore comme Singapour ou Hong Kong. Toutefois, Singapour, confrontée à une campagne stricte contre le blanchiment d’argent, a ralenti l’ouverture de bureaux familiaux, ce qui pourrait jouer en faveur de son rival hongkongais.

Darren Bowdern, expert fiscal chez KPMG Asie, affirme que ce plan place Hong Kong sur un pied d’égalité avec des places comme Singapour ou le Luxembourg, en éliminant les risques d’imposition sur les fonds. Cet avantage pourrait repositionner le territoire comme une alternative sérieuse face à ses concurrents régionaux.

Une stratégie pour l’avenir

Hong Kong, longtemps perçu comme un leader en matière de gestion de patrimoine en Asie, multiplie les initiatives pour retrouver son éclat. Alors que des figures comme Sergio Ermotti, PDG d’UBS, mettent en garde contre le déclin de la Suisse face à l’essor de Hong Kong et Singapour, ce dernier plan fiscal pourrait redéfinir l’équilibre des forces dans la finance mondiale. Le territoire mise sur sa capacité à offrir un environnement fiscalement compétitif et technologiquement innovant pour séduire les acteurs globaux de la finance et de la crypto.

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