Getting your Trinity Audio player ready...
|
Nouveau rebondissement dans l’affaire Mt Gox puisque le département de la Justice américaine (DOJ) vient d’annoncer l’accusation de deux ressortissants russes. Selon la justice américaine, ces derniers se seraient rendus coupable du vol de 647 000 BTC.
L’histoire de l’exchange de crypto monnaies Mt Gox est un traumatisme pour la communauté. En effet, lors de son apogée, Mt Gox représentait plus de 70 % du volume mondial de transactions sur le Bitcoin. Ainsi, lors de la faillite de la plateforme en 2014, la résonnance sur le marché des crypto monnaies a été particulièrement retentissante.
Au total, 850 000 BTC auront été perdu au moment de la faillite de l’exchange, mais une enquête d’ampleur internationale s’est rapidement constituée afin d’éclaircir les zones d’ombres autour de la faillite de l’exchange.
Rapidement, l’hypothèse d’un hack est confirmée et une procédure judicaire longue de près d’une décennie se met en œuvre pour tenter de restituer les fonds perdus aux anciens clients de l’exchange. Pour l’anecdote, à l’heure actuelle, le butin récupéré par les hackers représente aujourd’hui des milliards de dollars.
En savoir plus sur : Vitalik Buterin finance un projet luttant contre le Covid-19
Le DOJ accuse deux ressortissants russes d’avoir participé au hack de Mt Gox
Concrètement, le département de la Justice américaine a publié un communiqué relatant les évènements ayant mené à l’accusation de ces deux ressortissants russes. Ces derniers sont accusés d’avoir conspiré pour blanchir environ 647 000 BTC provenant du piratage de Mt Gox en 2011.
Les deux personnes accusées sont Alexey Bilyuchenko, âgé de 43 ans, et Aleksandr Verner, âgé de 29 ans. Ils auraient tout simplement réussi à exploiter une faille dans l’exchange pour s’octroyer le bénéfice d’un accès non autorisé au serveur contenant les portefeuilles de crypto monnaies de Mt Gox.
L’acte d’accusation explique « qu’à partir de 2011, Bilyuchenko et Verner ont volé une quantité massive de crypto-monnaies à Mt Gox, contribuant ainsi à l'insolvabilité finale de la bourse. Armé des gains mal acquis de Mt Gox, Bilyuchenko aurait ensuite participé à la création de la célèbre bourse de monnaies virtuelles BTC-e, qui blanchissait des fonds pour les cybercriminels du monde entier ».
Les deux protagonistes sont accusés de complot en vue de commettre un acte de blanchiment d’argent et encourt une peine de 20 ans de prison. En revanche, Alexey Bilyuchenko est également accusé d’association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de blanchiment d’argent et d’exploitation d’une entreprise de services monétaires non agréée. Il encourt pour cette accusation une peine maximale de 25 ans de prison.
La justice américaine sur le front contre les hackers
La recrudescence des hacks dans le secteur de la blockchain et des crypto monnaies est un fléau particulièrement délicat à endiguer. Pour autant, la justice américaine explique avoir les moyens de poursuivre et retrouver les acteurs malveillants.
En ce sens, Damian Williams, le procureur américain en charge de l’affaire, estime « que les cybercriminels sont devenus plus sophistiqués dans leurs méthodes de vol, mais que les procureurs de carrière et nos partenaires chargés de l'application de la loi sont eux aussi devenus des experts des dernières technologies utilisées à des fins malveillantes ».
Le procureur général adjoint, Kenneth A. Polite Jr, considère quant à lui que « cette annonce marque une étape importante dans deux grandes enquêtes sur les crypto-monnaies » et que « ces inculpations soulignent l'engagement inébranlable du ministère à traduire en justice les mauvais acteurs de l'écosystème des crypto-monnaies et à empêcher l'abus du système financier ».
Ainsi, Damian Williams explique que les deux accusés « pensaient pouvoir déjouer la loi en utilisant des piratages sophistiqués pour voler et blanchir des quantités massives de crypto-monnaie, une technologie nouvelle à l'époque, mais les inculpations annoncées démontrent notre capacité à poursuivre avec ténacité ces criminels présumés, quelle que soit la complexité de leurs plans, jusqu'à ce qu'ils soient traduits en justice ».