La communauté BTC se divise : Adam Back s’attaque au « JPEG spam » sur Bitcoin

Adam Back relance le débat sur l’avenir de Bitcoin en dénonçant le « JPEG spam », tandis que la montée de Bitcoin Knots divise une communauté déjà fracturée.
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  1. Adam Back rejoint la vague de critiques ses inscriptions d’images via Ordinals, qu’il qualifie de « JPEG spam », accusant ces pratiques de détourner Bitcoin de sa mission monétaire et de n’apporter qu’un bénéfice minime aux mineurs.
  2. La communauté se divise entre partisans de la liberté d’usage illimitée et puristes menés par Back, certains allant jusqu’à envisager des mesures proches de la censure pour limiter ces transactions.
  3. En parallèle, Bitcoin Knots gagne du terrain avec 19 % des nœuds actifs, une évolution qui renforce la diversité mais alimente les craintes de fragmentation du réseau.

Adam Back, figure historique de Bitcoin et PDG de Blockstream, vient de relancer un débat brûlant : les images inscrites directement sur la blockchain. Pour lui, ce « JPEG spam » détourne Bitcoin de sa mission monétaire première. Et les chiffres donnent le vertige. Depuis mai, le nombre d’images gravées via Ordinals et Taproot est passé de 88 à 105 millions, soit une hausse de 20 %. Les frais associés atteignent 7 000 BTC, environ 777 millions de dollars au cours actuel.

Selon Back, ce flux d’images profite à peine aux mineurs : environ 0,1 % de leurs revenus. En revanche, il renforce l’idée que Bitcoin devient un terrain de jeu pour spéculateurs, au risque d’augmenter les coûts pour les utilisateurs ordinaires et de brouiller son image d’« argent numérique ».

La mission originelle de Bitcoin en question

Pour Back, Bitcoin est « un bien commun de l’humanité ». Les développeurs en sont les gardiens, mais ce sont les utilisateurs qui tranchent. Un principe déjà validé pendant les guerres du blocksize entre 2015 et 2017, quand la pression économique des utilisateurs a freiné les velléités des mineurs de modifier le protocole.

Or, avec les inscriptions d’images, Back estime que la communauté s’éloigne de ce contrat social. Les défenseurs d’Ordinals rétorquent qu’une blockchain sans permission doit accepter tous les usages, du moment que les frais sont payés. D’autant que ces frais constituent une source de revenus supplémentaire pour les mineurs, dont les récompenses chutent tous les quatre ans avec le halving.

Mais pour Back, l’équation est faussée : trop peu de bénéfices économiques, et un risque énorme pour l’adoption mondiale de Bitcoin en tant que monnaie.

Une communauté fracturée

Cette confrontation divise profondément l’écosystème. D’un côté, les partisans de la liberté absolue, pour qui Bitcoin doit rester neutre face aux usages. De l’autre, les « puristes » menés par Adam Back, qui dénoncent un gaspillage d’espace et un affaiblissement de la proposition de valeur monétaire.

Back a même évoqué des solutions radicales : convaincre les pools de mineurs de refuser certaines transactions ou développer des outils pour orienter les frais vers des blocs « propres ». Des options qui inquiètent, car elles pourraient introduire une forme de censure incompatible avec l’esprit de décentralisation.

Bitcoin Knots monte en puissance

Ce débat intervient alors qu’un autre front s’ouvre : la montée en puissance de Bitcoin Knots. Ce client alternatif, dérivé de Bitcoin Core mais plus flexible, représente désormais 19 % des nœuds actifs. Un record qui témoigne d’un désir croissant de diversité technique et d’expérimentation.

La sortie récente de Bitcoin Core 29.1 a alimenté cette tendance. Certaines décisions controversées sur les politiques de transactions poussent une partie de la communauté vers Knots. Pour ses partisans, cette alternative renforce la résilience du réseau en multipliant les implémentations. Mais d’autres redoutent une fragmentation qui fragiliserait le consensus et donc la sécurité de Bitcoin.

Un réseau à la croisée des chemins

Entre les débats sur les « JPEGs » et l’essor de Knots, Bitcoin traverse une phase de turbulences. La force de son modèle repose sur la diversité des acteurs, mais aussi sur l’unité de sa mission : devenir l’infrastructure monétaire la plus fiable et décentralisée au monde.

La question est désormais claire : Bitcoin peut-il rester universel, tout en absorbant des usages expérimentaux et des clients alternatifs ? Ou risque-t-il de perdre son cap dans une fragmentation technique et idéologique ?

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